Le procureur de la République de Nouakchott-Ouest a interdit vendredi soir à Mohamed Ould Abdel Aziz de quitter la capitale durant l’enquête en cours.
Plus de 300 personnes, dont l’ancien chef de l’État et plusieurs membres de sa famille, soupçonnés de corruption et de détournements de biens entre 2008 et 2019 sont concernées. L’ex-président mauritanien réfute tout en bloc.
Les avocats de l’ancien président mauritanien s’étonnent de la décision prise par le procureur de la République de Nouakchott-Ouest interdisant à leur client de quitter sa région de résidence durant l’enquête préliminaire de la police de répression des crimes économiques.
Jusqu’ici, l’ex-chef de l’État avait la possibilité de se rendre dans son village, Bin Chaab, à 160 km au nord de la capitale. « On est vraiment surpris de cette décision qui prive l’ancien président de la République de son droit de circuler, de la liberté de circuler, de sa liberté de mouvement, s’étonne Takioullah Eidda, un des avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et parfois aussi, il viole un peu son droit à la présomption d’innocence. »
L’ancien président est régulièrement convoqué par les enquêteurs et ce dimanche, une fois de plus, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est muré dans le silence. Une stratégie conforme à la loi fondamentale, selon maître Takioullah Eidda : « Il jouit d’une immunité présidentielle en vertu de la Constitution. Et donc, il n’a pas à répondre aux questions des enquêteurs. C’est seulement devant la Haute cour qu’il doit y répondre », affirme l’avocat.
L’enquête préliminaire a été diligentée par le Parlement suite à un rapport épinglant la gestion de l’ancien président, notamment concernant le dossier relatif à la cession d’une parcelle du port de Nouakchott en vue de la construction d’un terminal à conteneur.
Rfi