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Massacres au centre du Mali : Les associations Ginna dogon et Tabital pulaaku recommandent un dialogue inclusif entre les deux communautés

Suite à l’attaque Sobane-Dah, l’ORTM   a décidé d’aller au-delà des condamnations en invitant sur l’émission Guelekan, les associations Ginna dogon et Tabital pulaaku, en vue d’engager un dialogue inclusif pour une solution définitive à cette crise au centre du Mali. C’était au Palais de la culture Hamadou Hampaté Ba, le jeudi 13 juin 2019, en présence de Madani Tolo, secrétaire au conflit de Ginna dogon et Abdramane Diallo, secrétaire administratif adjoint de Tabital pulaaku.

 

Selon l’ORTM, contrairement à ce que pensent certains, le conflit au centre n’oppose pas les Peulhs aux   Dogons. Ces massacres, à grandes échelles sont, selon la télévision nationale du Mali, l’œuvre de certaines mains invisibles à la recherche de leurs intérêts malpropres. C’est pourquoi, invite-t-elle les deux communautés, à travers les associations Ginna dogon et Tabital pulaaku, à se parler et à engager des discussions claires et sincères pour que ces tueries cessent.

Madani Tolo, secrétaire au conflit de la grande association dogon, Ginna dogon, a déploré la menace de la rupture de la cohésion sociale entre les Dogons et les Peuls, des communautés frères. «Les relations de fraternité et de voisinage autour des activités distinctes tels que l’agriculture et l’élevage qui existaient entre Dogons et Peuls », a-t-il précisé. Même s’il reconnait qu’il y’a fréquemment de petites querelles, comme celles qui opposent, naturellement éleveurs et agriculteurs partout où cohabitent ces deux activités, des conflits qui se resolvent à l’amiable.

Ce que deplore M.Tolo, c’est le sentiment de méfiance qui existe maintenant entre les deux communautés. Il affirme même que la situation a fait qu’il y a des distances entre Ginna dogon et Tabital pulaaku. Or, dit-il, elles travaillaient ensemble dans une même équipe pour informer et sensibiliser leurs frères sur le terrain.

Le représentant de l’association des Dogons propose l’organisation d’un atelier entre toutes les organisations représentatives des deux communautés, en vue de se dire toutes les vérités dans une durée raisonnable.

Pour le représentant de Tabital pulaaku Mali, M. Abdramane Diallo, cette initiative vise à  créer un cadre d’échange  entre Peulh et Dogon est très salutaire et exhorte, les plus hautes autorités, à multiplier de telles initiatives pour, urgemment, trouver une solution à cette crise. Il a également appelé les deux associations Ginna Dogon et Tabital pulaaku à dépasser les remparts partisans en privilégiant le dialogue, afin d’informer et sensibiliser les frères sur le terrain pour que ça ne soit pas « une vengeance », un propos tenu par le président de la République lors de sa visite à Sobane-Dah.

Présent sur le lieu, Zoumana Kalapo, membre de Bozo Kabou, a déclaré que ce n’est pas uniquement les villages dogons et peulh qui sont concernés par cette situation, mais tout le centre. Donc, selon lui, il faut la considération et l’implication de tout le monde pour discuter et trouver une solution. M. Kalapo demande le changement de comportement de certains Maliens. Sur ce point, il recommande de ne pas remettre toute la faute aux autres. Car, précise-t-il, nous avons aussi une grande part de responsabilité dans la dégradation de cette situation. « Mais si chacun accepte de se corriger de ses propres erreurs en toute honnêteté tout en exposant sincèrement ses plaies qui saignent, il sera possible de trouver une solution définitive à cette crise », reconnait-il.

En ce qui concerne M. Amadou Maïga, du Réseau d’action contre les armes légères, il dira que les Forces armées et de sécurité doivent être les seules détentrices d’armes dans un pays, pour dire que si l’État prenait ses responsabilités, en désarmant tous ceux qui détiennent des armes en dehors de l’armée, un grand pas sera franchi dans la résolution de cette crise.

Selon ses propos, ceux qui ont des armes au centre, sont bien connus par les autorités .C’est pourquoi il recommande que l’État réagisse, pour désarmer tout le monde.

ISSA DJIGUIBA

LE PAYS

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