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Massacre des civils au pays dogon : Des associations et mouvements dénoncent « la mauvaise foi » de l’État

Après le massacre de 36 personnes dans les villages de Gouari, Djimdo, Dialakanda, Pangadougou dans le cercle de Bankass, des associations et mouvements des ressortissants du pays dogon :BAGUINE Sô, Jeunesse Ginna dogon et le collectif des associations de jeunes du pays dogon ont dénoncé le manque de volonté de l’État malien à résoudre la crise du centre du Mali. C’était à l’occasion d’une conférence de presse le samedi dernier à la maison des jeunes de Bamako.

 

Les forces du mal ont encore fait parler d’elles dans la région de Mopti, au centre du Mali. Elles ont endeuillé des familles, fait vider 4 villages : Gouari, Djimdo, Dialakanda, Pangadougou en  tuant 36 personnes de leurs habitants, rendant ainsi l’agriculture impossible pour ces populations cette année. Les rescapés  de cette attaque sont également  exposés à la famine, car ils ont tout perdu et ont été contraintsà rejoindre les lieux un peu mieux sécurisés.

« Des assaillants sont arrivés aux environs de 16 heures à bord de huit(8) pick-up de l’armée malienne lourdement armés et des dizaines  de motos dans ces villages. Ils parlaient, la plupart, la langue peulh et certains d’entre eux ont été même reconnus et identifiés par les villageois. Ils étaient tous habillés en tenue de l’armée malienne dont plusieurs étrangers, selon toujours le témoignage des rescapés »,a laissé entendre le secrétaire général  du Mouvement Baguinè So, Yacouba Yalcouyé, dans la déclaration. À en croire ses explications, ces forces du mal ont été prises pour les militaires maliens et applaudies  par la population, car elles étaient habillées en tenue militaire.

« Quand ils sont arrivés dans le village,  les populations les ont acclamés croyant que c’est l’armée malienne qui venait à leur protection », explique M.Yalcouyé avant d’ajouter :« Quand ils arrivaient, la population avait cru que c’était l’armée malienne qui venait à leur protection. Mais malheureusement, les minutes qui suivent leur joie se sont transformées en drame, car les visiteurs ont ouvert le feu à la surprise générale de tous ».La plupart des victimes, selon les conférenciers,  ont été surprises dans leur champ.

Quant aux auteurs de ces attaques, ils sont, selon Yacouba Yalcouyé, connus. «Ils viennent de la forêt de « Libé » à la frontière burkinabée pour commettre leur forfait et se retrancher dans la même forêt », révèle-t-il.

S’il y a un fait que les associations et mouvements du pays dogon  déplorent, c’est le fait que l’armée n’ait pas pu intervenir malgré qu’elle ait été informée à temps.

La mauvaise volonté de l’État dans la résolution de la crise du centre du Mali

Selon les conférenciers, le Gouvernement malien conduit par Dr Boubou Cissé « a la mauvaise volonté de résoudre la crise »de la partie exondée de la région de Mopti. « Nous avons rencontré le Premier ministre et lui avons expliqué la gravité de la situation. Nous avons également rencontré l’état-major afin de demander le déploiement des FAMa dans ces localités. Mais rien n’a été fait. Nous avons compris que nos autorités ont la mauvaise volonté de résoudre cette crise du centre », s’est plaint AdamanDiongo, président du collectif des associations de jeunes du pays dogon. Le député élu à Koro, l’honorable Hamidou Djimdé a abordé dans le même sens.« La crise que nous vivons prend une dimension que nous ne comprenons plus. Cela fait plus de deux ans que nous interpellons les autorités pour qu’elles aient un œil sur le pays dogon. Mais, hélas. La situation s’aggrave»,a-t-il déploré Les conférenciers estiment aussi que leur communauté est léséemême dans la communication de la part de l’État«Nous dénonçons le traitement sélectif des informations et l’inertie du gouvernement du Mali.Pour nous, tous les Maliens sont égaux »,aplaidé Yacouba Yalcouyé.

Les revendications duMouvement “BAGUINèSô” et les Associations (jeunesse Ginna dogon et le collectif des associations de jeunes du pays dogon)

Après avoir dénoncé les manquements, les conférenciers exigent le limogeage du Premier ministre Dr Boubou par le président de la République SEM Ibrahim Boubacar Keita. Pour  eux, le Premier ministre «n’a ni la volonté ni la capacité de sécuriser nos populations ». Ils exigent aussi le déploiement immédiat de l’armée dans toutes ces zones de tensions pour permettre à la population de cultiver et de paitre. Ils lancent, enfin, un appel à toutes les bonnes volontés d’aider ces populations victimes.

Boureima Guindo

Source: Le Pays

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