Dans la zone de Mopti, au centre du Mali, les attaques se multiplient de manière exponentielle depuis 2016. Le risque de balkanisation du territoire est de plus en plus réel.
Le président malien Ibrahim Boubakar Keïta tire le signal d’alarme. Car la situation est grave, à deux doigts de la guerre civile. « Ce n’est pas à un cycle de vengeance, de vendetta, que ce pays doit être conduit » a-t-il dit en appelant à des retrouvailles entre Maliens qui, « seules, ajoute-t-il, permettront à notre nation de survivre ». Une prière après un nouveau massacre au centre du Mali où une centaine d’habitants du village dogon de Sobane-Kou où femmes, enfants et vieillards n’ont pas été épargnés par une cinquantaine d’hommes armés qui ont déboulé à moto ou sur des pick-up.
Des représailles deux mois et demi après une autre tuerie, celle d’Ogossagou, ou 160 Peuls avaient été massacrés par des chasseurs dogons. Il est vraisemblable que les victimes se soient transformées en bourreaux dans des représailles qui menacent désormais le Mali d’un autre conflit, autrement plus meurtrier que la guerre aux terroristes. Si l’antagonisme entre agriculteurs et éleveurs, somme toute assez classique, s’accompagne de tensions ancestrales, la rébellion au nom de tous les Peuls du prêcheur Amadou Koufa a changé la donne.
Les conflits entre villageois se réglaient jadis avec des fourches et des bâtons. Aujourd’hui, les deux communautés s’affrontent à coups de kalachnikov. Des armes fournies aux jeunes Peuls par les rebelles du Front de libération du Macina affilié au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), fusion de plusieurs katiba dirigées par le chef touareg Iyad Ag Ghali, qui a fait allégeance à Al-Qaïda.
Source: yahoo.com