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Mars 1991-Mars 2012 : L’un Révolutionnaire, l’autre régressif!

26 mars 1991-22 mars 2012, deux dates anniversaires qui se ressemblent mais qui ne s’assemblent pas. L’une est de l’émanation de la volonté populaire motivée par un désir de changement démocratique. Tandis que l’autre n’est qu’un mouvement d’humeur aboutit à une destabilisation pure et simple d’un régime du «peuple par le peuple et pour le peuple», de la part d’un groupuscule de mutins sans aucune motivation légitime ni l’aval du peuple souverain.

amadou toumani toure ancien president republique mali

Décidément, le mois de mars restera longtemps gravé dans les annales de l’Histoire du Mali démocratique. Ainsi, le 22 mars 2012 et le 26 mars 1991 sont certes tous deux des dates inoubliables pour les Maliens. Seulement, nul n’a besoin d’être rappelé que mars 1991 est symbole de la Révolution politique la plus salutaire pour le peuple malien dans sa marche vers un Etat de Droit, de libertés fondamentales marquée par l’instauration d’un multipartisme intégral, l’avènement de l’ère démocratique. Tandis que mars 2012 c’est une date inoubliable advenue à la faveur d’un coup d’Etat militaire assortie d’une remise en cause tous les acquis de la révolution de mars 1991 et d’une destabilisation totale générale du pays. Les institutions républicaines et la dignité du Citoyen  malien ont été bafouées subitement et les critères de référence démocratique  qui faisaient du Mali, sur le plan continental, un exemple à suivre ont été sacrifiés pour des intérêts qui n’en valaient pas.

 

En effet, en mars 1991, lors de l’avènement de l’ère démocratique, c’est tout un peuple qui s’est mobilisé comme un seul homme pour dire non au régime de parti unique fondé sur la dictature et la violation des Droits de l’Homme. La seule exigence faite au cours des différentes manifestations ayant mis fin au régime du Général Moussa Traoré était l’ouverture démocratique. En réalité, aucun manifestant n’avait réclamé le renversement du régime en place. Mais, c’est à la suite de la tournure dramatique des événements qu’il y a eu la chute du régime.  Et, aussitôt, une période de transition de 18  mois a été mise en place. Une transition démocratique à l’issue de laquelle des élections présidentielles et législatives ont été organisées. De façon démocratique, toutes les institutions républicaines ont été installées pour permettre le pays de repartir sur des nouvelles bases politiques. Un fait qui a été universellement apprécié et qui a permis au Peuple malien d’établir des liens de confiance avec la communauté internationale, ses partenaires techniques et financiers et d’offrir à son propre génie créateur une réelle possibilité de s’affirmer. De juin 1992  en juin 2002, le Professeur Alpha Oumar Konaré présida les destinées de la nation malienne.  Du 8 juin 2002 au 21 mars 2012, le Général Amadou Toumani Touré assure la continuité de l’Etat de Droit. Durant ces 20 ans de Démocratie, le Mali a pris un élan politique et économique encourageant. Cela, quoi qu’on dise du côté de ceux qui ne tenaient qu’à noyer leurs chiens sous prétexte qu’ils seraient enragés.

 

Contre toute attente et à la grande surprise des Maliens et de la communauté internationale, voilà, arguant que le pouvoir d’ATT souffrait d’incompétences et de négligences face à la crise sévissant dans le Nord du pays, un bruit de bottes dégénère en une mutinerie abasourdissante. A quelques semaines seulement du premier tour de l’élection présidentielle, le système démocratique, le pays mis dans le trente-sixième dessous. Un crime qui n’a pas pu être digéré par la communauté internationale et la majeure partie de la classe politique nationale. Ainsi, l’avènement de mars 2012 a été vite perçu  comme une reculade intolérable pour le processus de démocratisation issue de la révolution de mars 1991. Pour ce faire, la situation du Mali sous la conduite du capitaine Amadou Haya Sanogo et ses copains a épousé des proportions inquiétantes et frisant une ère  dictatoriale, anti-démocratique, à bannir à jamais  et à tout prix. D’où l’intervention de la CEDEAO (communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest), de l’Union Africaine et de l’ONU pour restaurer l’ordre constitutionnel. C’est dans ce contexte qu’une mobilisation musclée des amis du Mali dont la France au devant du front aura permis de démanteler les forces d’occupation aux mains desquelles les trois Régions du Nord étaient tombées dès le renversement d’ATT.

 

Certes, ces deux dates se ressemblent; mais, ne s’assemblent pas. Puisqu’elles n’ont pas la même teneur. La première (26 mars 1991) est une véritable révolution, une date historique à l’actif et au bénéfice de tout le peuple malien. En revanche, la seconde (22 mars 2012) est un recul démocratique, une avancée à reculons qui a rapidement montré ses limites. Tant sur le plan politique qu’économique et sécuritaire. Et les conséquences sont connues de tous.

Habib Diallo et Alpha M. Cissé 

 

SOURCE: Notre Printemps

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