A deux semaines de la fête musulmane de l’Aïd El Kebir, qui sera probablement célébrée le 15 octobre prochain au Mali, l’heure est aux préparatifs dans tous les ménages, avec comme principale préoccupation pour les chefs de famille, l’achat du précieux mouton pour le sacrifice. Au niveau des marchés de bétail que nous avons visité lundi, le constat qui se dégage est que l’approvisionnement se poursuit. Même si les prix sont jugés par certains comme étant au dessus de leurs maigres bourses.
En dépit de leur situation économique difficile, les chefs de famille font de lourds sacrifices pour se procurer l’indispensable mouton avant le jour de la fête. Cette année la fête de tabaski intervient alors que certains bamakois vivent encore les conséquences des graves inondations qui ont frappé la capitale courant août.
A cela s’ajoutent les préparatifs de la rentrée scolaire. Toute chose qui a occasionné des dépenses énormes, à un moment où le pays connait une flambée des prix des produits de première nécessité consécutive à la période de soudure.
En cette veille de fête, on constate une relative abondance des moutons, avec un bon embonpoint sur le marché, et même sur les artères de la capitale avec les vendeurs ambulants, mais cette année, comme toutes les autres années, le prix n’est pas à la portée des maigres bourses.
A Bamako, dans les principaux marchés à bétail, notamment le parc à bétail de Kalaban-Coura, Faladié et le terrain Chaba de Lafiabougou, les moutons sont visibles partout, mais sont jugés chers comparativement au pouvoir d’achat de nombreux Bamakois.
Pour se procurer un bon mouton, on doit débourser nécessairement entre 70.000 et 300.000 FCFA, selon la qualité. Aussi, du fait de cette cherté qui, du point de vue des acheteurs, ne se justifie pas, les clients se font encore rares. Ils ne se bousculent pas encore pour se procurer le fameux mouton.
« La flambée des prix du bétail est intentionnellement entretenue par tous ces intermédiaires qui pullulent le circuit. Ni ceux qui font circuler les moutons, à longueur de journée, dans les rues de la capitale pour la vente, ni ceux qui abordent les clients dès leur entrée au marché, ne sont les vrais propriétaires. Ce sont des intermédiaires qui cherchent toujours à vendre plus que le prix proposé par le légitime propriétaire, voire le doubler, à leur profit « , s’indigne un client.
Comme d’habitude, les vendeurs de bétail lient, quant à eux, cette cherté aux frais de transport du bétail à partir des principaux marchés d’approvisionnement qui sont du nord et loin de la capitale, aux charges engendrées par l’entretien de l’animal en cette période de soudure.
A ceux-ci s’ajoutent les différentes taxes journalières qu’ils sont tenus de payer à la collectivité et aux autres structures informelles impliquées dans le circuit commercial. Cependant, vendeurs et acheteurs souhaitent un approvisionnement correct du marché avant le jour de la fête. En effet, comme à l’accoutumée, les fonctionnaires, en majorité, attendent la veille de la fête pour acheter leur mouton par crainte qu’il ne soit volé comme c’est souvent le cas notamment dans les centres urbains.
Moussa SIDIBE
Source: L’Indépendant