En réponse aux appels à la démission du Président de la République de ce vendredi 5 juin, les confessions religieuses, sous la coupole du haut conseil islamique du Mali, et les organisations de la société civile sont sorties de leur réserve en donnant leur position sur la situation sociopolitique du pays.
Dans une déclaration solennelle commune rendue publique au mémorial Modibo Keïta, ces forces vives de la nation invitent les Maliennes et les Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, à l’attachement à la Constitution et au respect de nos valeurs sociétales.
Présidée par Thierno Amadou Thiam, vice-président du Hcim, la cérémonie de déclaration qui s’est voulue sobre, a été marquée par la présence du Cardinal Jean Zerbo, chef de l’église catholique, du Révérend Dr. Nouh Ag Infa Yattara, président des églises évangéliques, pour ne citer que ceux-ci.
D’emblée, Thierno Amadou Thiam a précisé que c’est un devoir pour les leaders religieux de jouer leur rôle dans la stabilité et dans la construction du pays. Selon lui, la religion doit se vouloir impartiale dans la gestion politique de l’Etat et demeurée une sentinelle pour la paix et cohésion sociale. A l’entendre, la mission du religieux est de faire connaitre la puissance et le nom de Dieu aux citoyens et de les éduquer à avoir l’amour de leur pays.
Le Mali, un bien commun
Dans une déclaration lue par le secrétaire général du Hcim, Mamadou Diamoutani, les leaders des confessions religieuses et de la société civile considèrent d’abord que les multiples défis auxquels le pays est confronté depuis un certain temps, notamment la situation sécuritaire, les conflits communautaires, la crise scolaire, ont été exacerbés par la pandémie du coronavirus. De ce fait, ils reconnaissent que des menaces multiformes planent sur le Mali. Toutefois, les signataires de la déclaration regrettent le traitement fait des résultats des dernières élections législatives qui ont contribué à la détérioration du climat politique. Cependant, ces forces vives de la nation affirment être convaincues que le Mali est et reste un bien commun à préserver et à renforcer. C’est pourquoi, elles rappellent que la satisfaction des besoins fondamentaux du citoyen fait partie des missions régaliennes de l’Etat notamment le droit à l’éducation, à la santé et à la justice. Saluant toute initiative contribuant à l’apaisement du climat social, les confessions religieuses et les organisations de la société civile ont insisté sur le respect du vote du peuple malien, au travers l’exigence de la transparence dans les élections. A ce titre, elles invitent les Maliennes et les Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, à l’attachement à la Constitution et au respect de nos valeurs sociétales. De surcroit, elles demandent à toutes les Maliennes et à tous les Maliens, de mettre le Mali au-dessus des ambitions et désirs personnels.
Jean Goïta
Source: zaharainfos