Pour la énième fois, le Collectif des associations musulmanes du Mali n’a pas pu organiser “une marche de soutien et de solidarité à nos vaillantes forces militaires” à cause du refus du gouverneur du district de Bamako. Il s’est finalement contenté d’une correspondance déposée à notre rédaction.
C’est avec une profonde affliction que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali et tout le peuple malien, avons appris les tristes nouvelles des récents attentats et attaques criminels contre, les forains à Boni (26 morts), les camps militaires de Soumpi dans la région de Tombouctou (14 militaires tués), et de Ménaka (2 militaires tués) et plus récemment à Gao (2 militaires tués), de nombreux blessés, et causé un grave traumatisme au Mali et dans le reste du monde.
Dans cette épreuve douloureuse qui interroge, une fois de plus, notre responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, nous voudrions, au nom de tous les acteurs de la société civile, présenter nos sincères condoléances, notre compassion et notre solidarité.
Par la même occasion, nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés dont certains porteront à vie les stigmates de cette barbarie aveugle dont l’unique dessein est de transformer la terre hospitalière malienne, en une terre de drame sans nom, en terre d’anarchie.
Nous réaffirmons notre soutien total à nos vaillantes Forces Armées et de Sécurité qui, dans des conditions extrêmement difficiles et éprouvantes, continuent à défendre les populations et le territoire national. Nous engageons toutes les populations civiles à donner aux Forces Armées et de Sécurité toute l’assistance requise pour prévenir ces ignobles et insensées attaques et neutraliser les groupes terroristes.
Nous condamnons avec la dernière rigueur les auteurs et commanditaires de ces attentats qui doivent être recherchés, arrêtés et punis par la justice des hommes.
Nous nous interrogeons sur le rôle réel des Forces telles que Barkhane et la Minusma face à la dégradation continue de la situation sécuritaire au Mali. L’opinion malienne est aujourd’hui dépassée, abasourdie, et ébaubie par le comportement irresponsable et abject de la France d’abord à travers sa presse qui donne volontairement, par malhonnêteté et subordination, des informations tronquées où le mensonge par omission volontaire est roi, et la réalité escamotée et ostracisée. Comment peut-on comprendre ce recours à la dérision et au sarcasme du représentant de RFI et de France 24 au Mali Anthony Fouchard, de « tournure sympathique » devant la tragédie de Boni, de Soumpi, et de Ménaka, qui a frappé nos forces armées et de Sécurité et endeuillé toute une nation avec prés d’une soixantaine de morts en trois jours. Et aussi le FIGARO qui affirme que « La menace persiste tant qu’un État légitime, fort et juste envers toutes les communautés n’est pas installé ». Des chaines de télévision qui acceptent sur leurs plateaux des représentants des mouvements signataires de l’Accord qui ont proclamé l’Indépendance de l’Azawad. Et le pire, c’est que la même France a préparé une Déclaration adoptée par le Conseil de Sécurité, exprimant un sentiment partagé d’impatience concernant les retards persistants” dans la concrétisation de l’accord, faute de quoi le Mali et les mouvements s’exposeront à des sanctions pour obstruction avant fin Mars 2018.
Que la France avec ses forces d’occupation et de tourisme sachent que pour faire du chantage au Mali ; il faut les moyens. Ces moyens sont : la pertinence des propos, la véracité des faits, les témoignages poignants, et surtout la crédibilité. Aucun de ces éléments ne se trouve dans cette Déclaration initié par la France au Conseil de Sécurité. Alors quel est son but ? Sur quoi se base-t-elle pour propager des affirmations gratuites et infondées comme l’absence de progrès politique au Mali pour appliquer l’accord de paix et les retards persistants.
Par cet Accord signé, le peuple malien a accepté d’avaler des couleuvres comme ces forces d’occupation déguisées en forces onusiennes « MINUSMA » et françaises « BARHANE », et de perdre la souveraineté sur une partie non négligeable de son territoire. Tous ces sacrifices pour le respect des engagements de l’Accord signé malgré la forte réticence et son rejet par bon nombre de Maliens. Et si malgré tout cela, la France et l’ONU qui sont censées nous blanchir et nous faciliter l’émergence d’une paix définitive et globale restent de marbre devant tous ces sacrifices, est inacceptable et intolérable.
Nous ne doutons pas un seul instant que le grand peuple Malien saura faire face à ces manœuvres de division orchestrées et planifiées par la France, et à ces attentats meurtriers et ignobles qu’aucune idéologie ni aucune cause ne sauraient les justifier.
Nous invitons tout le peuple malien, sans aucune considération à faire bloc derrière nos autorités afin de les libérer du joug du complexe français et de cette nouvelle annexion de notre cher Mali. Unissons toutes nos forces, toute notre intelligence, et tout notre dynamisme pour travailler et trouver des solutions à cette colonisation qui n’a que trop duré. Trop c’est trop et la souffrance a trop durée.
Qu’Allah sauve notre cher Mali : Amine !
Bamako, le 02 Février 2018
LE COLLECTIF
NB : le Collectif des Associations Musulmanes du Mali avait décidé d’organiser une marche de soutien et de solidarité à nos vaillantes forces militaires par la correspondance N°0654 du 29/01/2016. Mais Madame le Gouverneur a opposé un niet en référence à l’état d’urgence en vigueur par la lettre N°012/GDB-CAB 30/01/2018 reçu le 01/02/2018.
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali