Depuis le mercredi 24 novembre 2021, huit (08) jeunes des Communes de Sanso et de Domba sont emprisonnés à Bougouni suite à une plainte introduite auprès du Procureur du Tribunal de Bougouni par le Directeur de la Mine D’or de MorilaSA, M. Drissa Arouma. Selon des sources, tout est partie d’une doléance adressée à la direction de la mine par les jeunes ressortissants des deux Communes rurales.
Dans cette doléance, comme convenue dans les cahiers de charges, les jeunes demandent à la direction de recruter en majorité parmi les jeunes des localités concernées. Devant cette position affichée de la Direction des mines de ne pas recruter parmi ces jeunes, les jeunes se sont révoltés avec comme motifs la Direction ne veut pas respecter ses engagements contenus dans les cahiers de charges. Et dans la nuit du mercredi 03 novembre 2021, les jeunes ont coupé l’accès à la mine.
Donc, une délégation conduite par le Commandant de la gendarmerie de Sikasso s’est rendue sur les lieux enfin de demander aux jeunes de libérer les voies d’accès. Ce qui fut fait. Après la libération des voies d’accès à la mine, les jeunes ont été invités à la table négociation avec la Direction de la mine. Aux dires du représentant des communes, M. Samou Mariko, cette négociation avait permis de baisser la tension. Brusquement, huit (08) responsables de la manifestation ont été convoqués à Koumantou.
Accompagné du maire de Domba, Cheick Abou, le représentant des communes Samou Mariko s’est rendu à Koumantou, pour connaître d’avantage les raisons desdites convocations. Arrivés sur place, le Chef de la Brigade leur informa qu’il a reçu les instructions de la part de sa hiérarchie d’interpeller les responsables de la manifestation, aussi bien que le soi-transmis du Procureur de Bougouni. ”Donc, j’ai demandé aux jeunes d’aller répondre aux convocations et quelques jours après leur audition, j’ai saisi le Commandant de la gendarmerie de Sikasso, le Gouverneur de Bougouni, le Général Kéba Sangaré et le Procureur de Bougouni pour leur demander de surseoir la procédure enfin de passer à la négociation avec les parties, gage de la paix et de la stabilité. Et le mercredi 24 novembre 2021, les 08 jeunes ont été convoqués par le Procureur et mis sous de mandat de dépôt. Dès lors, les jeunes ont barricadé toutes les issues qui mènent à la mine et réclament la libération immédiate de leurs camarades arrêtés”, a déclaré M. Samou Mariko.
Avant de poursuivre : ”Malgré les interventions des autorités communales et coutumières, Procureur refuse catégoriquement leur libération argumentant que la plainte a été introduite par le Directeur général de la Mine d’or de Morila SA, en la personne de M. Drissa Arouma. Suite aux négociations avec le Directeur de la Mine, ce dernier fera savoir tout d’abord que les jeunes lui ont humilié devant ses supérieurs mais devant notre résistance, le directeur a finalement retiré sa plainte.
Malgré tout, les jeunes restent toujours en prison. Car aux dires du Procureur de la République, le retrait de la plainte du directeur ne peut pas arrêter le cours normal des procédures pénales. Nous avons demandé aux manifestants de lever les barrages enfin de pouvoir décongestionner la situation. Eux aussi conditionnent la levée du blocus à la libération des personnes arrêtées”. Aux dernières nouvelles, nous apprenons que les forces de l’ordre ont tiré sur des manifestants.
Pour le moment, le bilan provisoire est de trois (03) blessés dont un grave qui a été urgemment à l’hôpital Gabriel Touré à Bamako. Les localités, principalement le village de Sanso où se trouve la mine, n’a pratiquement plus de terres cultivables. Il est temps que les autorités prennent cette réalité en compte. Depuis le début de la mine en 2000, la population est exposée à toute sorte de pollution, très peu de ressortissants travaillaient dans la mine faute de qualification.
Donc, la direction de la mine doit mettre en exergue la formation locale enfin de pallier à ces genres de difficultés. Les autorités doivent impérativement prendre cette situation à bras le corps enfin de minimiser les dégâts qui pourront se poser dans les jours à venir. Il faut signaler qu’au moment où nous mettions sous presse cet article, la situation était rendue dans les deux communes concernées.
A Suivre !
Y. MARIKO
Source : Le Malien