Les jeunes de la commune I du district de Bamako ont tenu un sit-in devant la mairie principale, à Korofina, le vendre dernier. L’objectif de cette manifestation est de dénoncer le silence du maire face à l’installation de l’usine Sady plastics dans un quartier de résidence dans leur commune et dégageant de la fumée très nuisible à la santé et à l’espérance de vie des habitants.
Pour préserver de l’air pur à leurs voisins de Sotuba, les jeunes de la commune I ont uni leurs forces pour exprimer leur ras-le-bol contre l’usine Sady plastics installée dans ce quartier. Après avoir dénoncé les méfaits liés à la fumée déversée sur les habitants, à travers des antennes de radios et les colonnes de la presse écrite, le message de la population ne semble pas être entendu par les sourdes oreilles des autorités locales. Il faut donc agir sans attendre. En effet, puisqu’il s’agit de leur survie, les jeunes refusent de rester les bras croisés face à l’usine qui tue à petit feu les populations. C’est pourquoi, ils ont initié ce vendredi un sit-in devant la mairie de leur commune pour faire entendre leur voix en haussant le ton.
Sur des banderoles on pouvait lire « Sotuba n’est pas la poubelle de l’Afrique de l’ouest » ; « L’Usine Plast-KEEM nous tue il faut la fermer »
Pour l’activiste Mamadou Kébé Diarra alias « Ras Kébé », un des organisateurs principaux du sit-in, « il s’agit de la santé et du bien-être des habitants de notre commune et nous ne pouvons pas nous taire face à leur souffrance. Ce sit-in devant la maire a pour objectif d’interpelé le maire à son devoir et ses responsabilités vis-à-vis des populations », a martelé Ras Kébé. Il poursuit ainsi : « Cette usine intoxique les populations et nuit gravement à leur santé depuis maintenant deux décennies. Le maire qui est le premier policier de notre commune, fait semblant d’ignorer son existence », dénonce Ras Kébé.
A en croire Ras Kébé, cette usine transforme des sachets plastiques en chaussures, nattes et autres. La production se fait en brûlant un mélange de vieux sachets et d’huile usée. Ce qui dégage de la fumée malodorante et nuisible à la santé. « Elle a des effets néfastes qui ont été confirmés par des spécialistes en la matière que nous avons rapprochés ».
Pour Monsieur Diarra, cette usine doit être fermée afin de garantir une vie saine aux populations. « Il est inadmissible que pour des intérêts personnels nos vies soient mises en danger », affirme-t-il. Pour lui, le maire ne peut pas ne pas savoir l’existence de cette usine seulement il refuse de s’assumer. « Nous mettons en garde qu’après ce sit-in, s’il n’agit pas, nous allons agir. Nous lui donnons un délai de cinq jours pour fermer cette usine afin de préserver nos vies. Une fois que ce délai est épuisé sans aucune réaction de sa part, nous allons bloquer les entrées de cette usine par un sit-in et cela jusqu’à la fermeture totale ou délocalisation de l’usine », a déclaré l’activiste Ras Kébé.
Oumar SANOGO
Source: Le Point