Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise a toujours su garder la tête haute, la fierté intacte d’être parmi les serviteurs les plus loyaux, fidèles et surtout « sincères » (cette denrée devenue plutôt rare sous nos cieux) envers le président IBK, aussi bien sur les hauteurs de Koulouba, que nous appelons lyriquement « colline du pouvoir » que sur les plateaux de télévision avec des records d’audience souvent inespérés.
En refusant de nommer Blaise Sangaré, ministre de la République, dans ses gouvernements successifs, le président IBK a voulu certainement envoyer un signal fort, à tous ceux qui continuent encore de maugréer dans l’ombre sur la pertinence et la clairvoyance de ses choix personnels ou familiaux des cadres sérieux, crédibles, pour occuper telle ou telle fonction régalienne ou stratégiques de l’Etat. Car c’est lui seul qui sait en définitive pourquoi ce fidèle parmi les fidèles n’a jamais été récompensé à un tel niveau de responsabilité !
En tous les cas, la question est loin d’être refermée dans les conversations populaires souvent passionnées, voire même enflammées dans les « grins » et autres cercles politiques de la capitale. Toutefois en faisant de Blaise Sangaré, quelques mois plus-tard après son arrivée à Koulouba, son conseiller spécial, il aura sans doute reconnu les mérites de ce grand commis de l’Etat, administrateur civil de classe exceptionnelle, sa capacité à remplir à hauteur de souhait cette fonction à la fois complexe et discrète. Une histoire de dire qu’IBK connait bien les qualités particulières, les compétences morales et intellectuelles de tous ces hommes et femmes qui composent sa galaxie.
En tout état de cause, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise a toujours su garder la tête haute, la fierté intacte d’être parmi les serviteurs les plus loyaux, fidèles et surtout « sincères » (cette denrée devenue plutôt rare sous nos cieux) envers le président IBK, aussi bien sur les hauteurs de Koulouba, que nous appelons lyriquement « colline du pouvoir » que sur les plateaux de télévision avec des records d’audience souvent inespérés. Signe d’un extraordinaire culot au moment même où l’évocation du seul nom d’IBK, vers la fin de son premier mandat suscitait de violents cris d’orfraie dans certaines rues de la capitale malienne !
Car, en plus d’être depuis plusieurs années un acteur politique majeur de notre pays, Blaise Sangaré n’en est pas moins ce vrai tribun doublé du Communicateur hors-pair, aussi bien à l’aise en français (langue du colon), qu’en bambara avec cette facilité toujours déconcertante à manier et revisiter les proverbes du cru, à bluffer son auditoire à travers l’usage de formules savantes et parfois iconoclastes !
Le choix de la candidature d’IBK, lors de l’élection présidentielle de 2018 a surtout reposé sur le socle de la confiance réciproque entre les deux hommes, comme l’avait si bien martelé le président de la CDS-MOGOTIGUIYA au cours de la 5e Conférence nationale du parti tenue en juin 2018 dans la salle des Pavillons du Stade Omnisport Modibo Kéïta, devant une foule immense et compacte de militants et sympathisants venus de toutes les régions du Mali.
L’occasion était ainsi bonne pour Blaise Sangaré et le staff politique qui l’entourait, en cet instant historique, de dire : « Le président IBK est celui qui a réussi déjà à sortir le Mali de la décadence, a rallumé l’espoir et donné un cap. C’est donc fort de ce constat que le BPN-CDS a décidé de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle du 29 juin et parrainer, soutenir du coup, sa candidature pour un second mandat. Ce geste du parti envers Son Excellence IBK est si important et significatif que la CDS-MOGOTIGUIYA a, depuis 2002, été l’une des formations politiques, sinon la seule en République du Mali à toutes les mandatures, présenter son président à l’élection présidentielle. »
Des succès électoraux à un rythme permanent et imperturbable
Le résultat de ce soutien de masse ira bien au-delà de simples espérances. Ce fut donc un immense satisfecit électoral enregistré au lendemain des deux tours du scrutin présidentiel (IBK a obtenu 57019 voix soit 78,40%). Ce pari électoral gagné avec fierté et panache (par un CDS toujours en première ligne du combat) n’étonnera certainement pas les bons connaisseurs du parti du cheval blanc, lequel avait déjà accompli un vrai « triomphe électoral », lors du scrutin municipal du 20 novembre 2016.
Ainsi, après la brillante élection en 2013 de deux députés sur la liste d’alliance (CDS-URD-FARE), la CDS est de nouveau revenu en force dans l’emblématique capitale du Banimonotié avec 10 conseillers de plus que l’Adema et le RPM. Il a aussi raflé la mise dans plusieurs communes acquises auparavant à d’autres formations politiques, preuve indéniable, s’il en est, d’une suprématie électorale jamais démentie, depuis plusieurs années.
Sur le plan purement politique, on a, par ailleurs enregistré, une arrivée discrète et massive de plusieurs cadres et militants venant de divers horizons politiques. Il est aussi important de noter que toute la philosophie politique de ce parti a toujours reposé sur la recherche permanente de la paix sociale et la non-violence, dans un respect rigoureux des opinions contraires des uns et des autres. Car pour son président-fondateur, Blaise Sangaré, le «pluralisme nécessité même qu’il y ait d’autres opinions qu’on propose plusieurs choix aux maliens».
La CDS-MOGOTIGUIYA n’a jamais eu besoin d’un Kopeck de l’Etat ou d’un portefeuille gouvernemental pour vivre et faire face aux défis électoraux ayant longtemps jalonné son fier et riche parcours. « La CDS est aujourd’hui le parti politique qui a toujours été à l’Assemblée nationale, qui a toujours eu des maires, des conseillers régionaux, sans aucune relation avec un quelconque Gouvernement. Cela voudra dire que la CDS vit avec seulement les moyens d’un parti politique (moyens humains, matériels, financiers). Jusqu’à la minute ou je vous parle, trouvez m’en un autre ! Il y’a beaucoup de partis au Mali qui ont disparu après que leur leader ait quitté le Gouvernement. Je ne me cache pas pour le dire. Pourquoi la presse ne fait pas cet inventaire ? C’est ça le Mogotiguiya.».
Comme vous le savez, Bougouni a toujours été une terre d’élection naturelle de la CDS-MOGOTIGUIYA. De sa création à nos jours, ses succès électoraux continuent de suivre le rythme permanent et imperturbable de tous les scrutins nationaux. Cette performance électorale a largement contribué à donner une identité réelle et non « fantasmée » au parti. Pour la petite histoire, ce parti avait battu sous le régime d’Alpha Oumar Konaré une liste commune de partis à Bougouni, dès le premier tour : « Pour la première fois un parti politique affrontait un parti au pouvoir avec ses alliés : l’ADEMA, le PARENA, le PDP, tous ces partis implantés et tous avec des chefs de partis ministres d’Etat. La CDS-MOGOTIGUIYA, le petit poucet, est partie en élection contre cette liste commune et l’a terrassée en 24 heures au premier tour. Il n’ya pas eu de deuxième tour ». La suite de cette belle épopée est largement connue.
Bacary Camara
Le Challenger