Tirant leçon de la lénifiante «démocratie consensuelle» qui a conduit leur pays à la crise dont celui-ci sort progressivement, la classe politique malienne veut désormais donner corps à une opposition véritable. A la faveur de l’installation de la nouvelle assemblée nationale, les principaux partis minoritaires se réclament à juste titre de ce positionnement qui devrait contribuer à donner du tonus au débat politique dans le nouveau Mali.
Ainsi, l’ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) et candidat malheureux à la présidentielle, Soumaïla Cissé devra exiger et recevoir son bonnet de chef de file de l’opposition malienne. Arrivé deuxième à l’issue des législatives, son parti, l’Union pour la république a engrangé 17 députés se plaçant ainsi devant le Parti pour la renaissance nationale (Parena) de l’ancien ministre Tiébélé Dramé et le PDS des rescapés du régime de l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré.
Tout le mal qu’on peut souhaiter à la classe politique malienne est de voir se constituer une opposition critique et constructive, à même de constituer une force de propositions. Pour ce faire, le président Ibrahim Boubakar Kéita et son parti majoritaire doivent offrir à cette opposition le statut, les moyens et la force qu’il faut pour jouer convenablement son rôle. L’ère du «consensus» improductif doit être définitivement close pour laisser place à une dynamique politique qui fait la promotion de l’unité dans la diversité, ce qui fait la fragilité, mais aussi la richesse sociopolitique du Mali.
Par Bark Biiga
Source: fasozine