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Mali : Une enquête antiterroriste ouverte en France sur l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois

Une enquête antiterroriste a été ouverte en France pour «enlèvement en bande organisée» et «en relation avec une entreprise terroriste» après la disparition au Mali du journaliste Olivier Dubois, a annoncé le Parquet national antiterroriste, ce mercredi, confirmant une information du Monde.

Cette enquête, classique lorsqu’un Français est enlevé à l’étranger, a été ouverte après la confirmation mercredi de l’enlèvement de ce journaliste par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), survenu début avril.

Une vidéo d’une vingtaine de secondes

Dans une vidéo à la provenance indéterminée circulant sur les réseaux sociaux ce mercredi, le journaliste, collaborateur de plusieurs médias, a indiqué avoir été kidnappé début avril au Mali par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda. L’enlèvement d’Olivier Dubois, collaborateur régulier du Point Afrique et de Libération, a été confirmée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Dans une brève vidéo d’une vingtaine de secondes, Olivier Dubois dit avoir été enlevé le 8 avril à Gao, où il était en reportage, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance djihadiste au Sahel. Il dit s’adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises « pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérér ».

Le quai d’Orsay confirme sa disparition

Assis par terre, les jambes croisées sur une toile de couleur verte, dans ce qui semble être une tente, il dit s’adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises « pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérer ». Le journaliste, vêtu d’un costume traditionnel rose clair, la barbe bien taillée, regarde fixement la caméra et s’exprime d’une voix ferme. Les mouvements de ses doigts et d’une jambe semblent néanmoins traduire une certaine nervosité.

Au Mali depuis 2016, Olivier Dubois «était en reportage à Gao», a tweeté le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire. «Le 8 avril, il n’est pas rentré à son hôtel après le déjeuner. Ce journaliste aguerri (…) connaissait bien cette région très dangereuse». Le journaliste s’était rendu de sa propre initiative dans cette région du nord-est du Mali après avoir préparé, grâce à ses contacts, un entretien avec un dirigeant du groupe djihadiste.

« Nous confirmons la disparition au Mali d’Olivier Dubois. Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu’avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d’usage », a assuré un responsable du ministère français des Affaires étrangères. Le quotidien Libération, pour lequel il travaillait régulièrement depuis avril 2020, a indiqué ne pas souhaiter faire de commentaire dans l’immédiat.

Une missionnaire évangélique suisse exécutée en octobre

Il n’y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, une septuagénaire enlevée près de 4 ans plus tôt, par des hommes armés à Gao également, où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance. Sophie Pétronin avait été libérée en même temps que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, décédé depuis, et que deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, également enlevés par des djihadistes. Malgré des conjectures persistantes, le gouvernement malien n’a jamais confirmé le paiement d’une rançon, en plus de la libération de 200 prisonniers, dont un certain nombre de djihadistes, contre la liberté de ces quatre otages.

En octobre 2020, la Suisse avait été informée que le GSIM avait exécuté Béatrice Stöckli, une missionnaire évangélique, qui avait été enlevée en janvier 2016 à Tombouctou. En mars dernier, le ministère suisse des Affaires étrangères avait indiqué que son corps avait pu être retrouvé et formellement identifié. Le Mali est en proie depuis 2012 à une poussée djihadiste partie du Nord, qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire et s’est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins. Les violences – djihadistes, intercommunautaires ou autres – ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention des forces de l’ONU, française et africaines.

 

Source: 20minutes

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