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Mali-Transition : Un gouvernement à dominance militaire pour faire lever les sanctions de la Cédéao

(Agence de presse panafricaine) -Le président de transition Bah Ndaw et le colonel Assimi Goita, président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et vice-président, ont réussi le tour de passe d’embobiner la Cédéao qui assujettissait la levée de sanction à la formation d’un gouvernement civil.

Pour ce faire, le président de transition au Mali, Bah Ndaw, a nommé un gouvernement de 25 membres selon un décret lu lundi à la télévision publique ORTM. Dans ledit gouvernement cependant, les militaires obtiennent les postes clés de celui-ci. Notamment quatre ministères stratégiques : la défense, la sécurité, l’Administration territoriale et la Réconciliation nationale qui sont confiés à des colonels. Il en est ainsi du colonel Sadio Camara, un des dirigeants de la junte qui devient ministre de la Défense. Dans la foulée, le Premier ministre Moctar Ouane, réputé neutre et indépendant, sans affiliation politique connue, n’est pas pour autant un inconnu du sérail. En effet, le nouveau chef du gouvernement malien a été plusieurs fois ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans les gouvernements d’Ousmane Issoufi Maïga et de Modibo Sidibé durant la présidence d’Amadou Toumani Touré.

 

Avant cela, il a été ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies de 1995 à 2002. Moctar Ouane, a aussi servi comme conseiller diplomatique auprès de l’ancien président Moussa Traoré (1990 à 1991), récemment décédé. Depuis 2016, il était délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), après avoir rejoint l’organisation régionale en 2014 en tant que conseiller diplomatique. Il a notamment été directeur du Prytanée militaire de Kati, en périphérie de Bamako, où est situé le camp militaire d’où est parti le coup d’Etat. Le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël Wagué, qui avait annoncé en pleine nuit à la télévision la prise du pouvoir par l’armée, obtient le portefeuille de la Réconciliation nationale. Un autre chef de la junte, le colonel Modibo Koné, décroche le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

Un autre militaire, le colonel Abdoulaye Maïga, prend la tête de l’Administration territoriale. Parmi les ministères régaliens, l’ancien procureur Mohamed Sidda Dicko est nommé à la Justice et l’ancien ambassadeur Zeïni Moulaye aux Affaires étrangères. Les groupes signataires de l’accord de paix de 2015 sont également représentés dans ce gouvernement de transition. De même, l’ex-rébellion à dominante touareg du Nord s’adjuge l’Agriculture et la Pêche, ainsi que la Jeunesse et les Sports, et les groupes armés pro-Bamako les ministères des Maliens de l’Extérieur et du Travail, et la fonction de porte-parole du gouvernement. Autant dire un savant mélange qui a tu les exigences de la cédéao quand bien même pour de nombreux observateurs, cela ne constitue en réalité que de la poudre aux yeux, eu égard à la prédominance des militaires dans ce gouvernement. Même si le mouvement qui a mené dans la rue la contestation contre le président déchu et revendiquait dans la transition une place égale à celle des militaires devra se contenter de trois portefeuilles. Toutefois, la désignation de ce gouvernement dirigé par Moctar Ouane, un diplomate de carrière, marque une nouvelle étape dans le processus visant le transfert du pouvoir à des civils à l’issue d’élections après 18 mois de transition.

 

Abdou Diof pour (App)

 

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