On a le résultat qu’on mérite… Et le pays est dans une impasse politique. » Après avoir été l’un des premiers à soutenir avec force l’intervention militaire française Serval en 2013, il déplore aujourd’hui « l’amnésie générale » face aux événements de 2012. « Si j’arrive au pouvoir, dit-il, j’organiserai de grandes rencontres pour que les Maliens décident de leur avenir, car le pouvoir ne les écoute pas. »
Oumar Mariko, Secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi)
Il est facile d’imaginer qu’un jour le portrait d’Oumar Mariko sera accroché, à côté de ceux de Karl Marx et de Fidel Castro, sur les murs de la permanence du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance. Son tonitruant secrétaire général est persuadé d’entrer dans l’histoire et qu’en 2018 viendra son heure. Sinon, il se retirera de la vie politique. « À quoi bon être président trop vieux, maugrée-t-il. Regardez IBK, il n’a plus d’énergie. C’est l’immobilisme ! »
Oumar Mariko, qui n’a jamais eu la langue dans sa poche, est le plus prompt à dégainer, et le plus virulent, lorsqu’il s’agit de tirer sur la majorité, dont il fait pourtant partie. « Je suis prêt à accompagner IBK dans la rupture, mais là il a pris le chemin inverse, dit-il. Les Maliens ne l’ont pas vulà où ils l’attendaient, dans la lutte contre la corruption, dans la protection des paysans contre les malversations foncières. »
Le « docteur Mariko » joue les hommes intègres et rappelle que « Sadi est le seul parti à n’avoir jamais fait de compromis. C’est pour ça qu’aujourd’hui on y constate une recrudescence de militants. Moi, j’assume, j’ai soutenu le putsch en 2012 et je reste libre. Je ne suis le petit de personne. » Musulman « façon », comme on dit au Mali, il n’en est pas à une contradiction près. Fermement attaché à la séparation entre la religion et l’État, il ne verrait pourtant aucun inconvénient à s’associer avec des chefs religieux pour gouverner.
Source: jeuneafrique