En engageant ses premiers soldats au Mali, Idriss Déby dira ceci : “On ne poursuit pas le lion en suivant ses traces, il faut le chercher et l’affronter frontalement. Allez, vous n’allez pas revenir tous vivants, mais, terrassez ce lion !”. 8 ans après, ils sont 1500 Hommes soldats tchadiens déployés dans le septentrion malien sous la bannière de l’ONU et environ 1850 soldats dans la mission du G5 Sahel. Retour sur l’engagement tchadien au Mali au moment où le Maréchal Deby Itno est tué en défendant l’intégrité de son pays.
En effet, le 11 janvier 2013, l’Armée française intervenait dans notre pays pour stopper une offensive de forces hétéroclites abritées derrière l’étendard islamiste (Aqmi, Mujao, Ansar Eddine1) qui avaient pris le contrôle du Nord en mars 2012 et menaçaient le fragile équilibre politique installé depuis lors à Bamako.
Une semaine plus tard seulement, avant même que les forces africaines sous-régionale organisées dans le cadre de la MINUSMA (Mission des Nations Unies) commencent un déploiement timide dans les grandes villes du Sud, 1400 soldats tchadiens entraient notre pays par l’Est, après avoir traversé le Niger au Nord du Lac Tchad. Ces troupes étaient l’avant garde d’un contingent de 2000 Hommes. Ils rejoignaient aussitôt l’Armée française qui, après la prise rapide des villes méridionales du Septentrion (Tombouctou, Gao, Kidal), se dirigeait par la suite vers l’Adrar des Ifoghas où subsistaient les principales Bases et concentrations des forces ennemies.
Aussi, le Mali a une dette de sang envers ce Peuple réputé guerrier dans l’âme. Le Maréchal Idriss Deby Itno en a donné à maintes reprises la preuve de cette affirmation. Il n’a pas hésité une seule seconde à voler au secours du Mali attaqué par des hordes djihadistes et terroristes. Il a revêtu sa tenue militaire pour accompagner personnellement le premier contingent militaire tchadien jusqu’à la frontière avec le Niger.
Avant de lancer ses troupes à l’assaut des terroristes, voici le message qu’il leur délivra : “On ne poursuit pas le lion en suivant ses traces, il faut le chercher et l’affronter frontalement. Allez, vous n’allez pas revenir tous vivants, mais, terrassez ce lion !”. A cet effet, la suite est connue. Quelques dizaines de vaillants et intrépides soldats tchadiens ont laissé leurs vies dans l’Adrar des Ifoghas.
L’engagement du Tchad aux côtés du Mali ne s’est jamais démenti. Le Maréchal Idriss Deby Itno a pris la décision d’envoyer 1200 soldats supplémentaires pour renforcer les troupes du G5 Sahel aussitôt la conférence de N’Djamena terminée en février 2021.
Cette force tchadienne est désormais présente dans le Gourma et cette présence pourrait changer la donne sur le terrain ; car, 1200 soldats de plus c’est un effort significatif. Surtout, les Tchadiens sont des soldats très aguerris, âpres au combat.
En effet, l’Armée tchadienne a déjà fait ses preuves au Mali dans la traque des jihadistes au Nord.
Par ailleurs, l’on se souvient, l’année dernière, du cinglant revers qu’avaient fait subir Idris Deby Itno et ses Hommes aux combattants de Boko Haram, en guise de représailles.
C’est, donc, un renfort de taille dans cette zone des trois frontières qui constitue depuis toujours un terreau fertile pour le terrorisme et de surcroît une plaque tournante pour le narcotrafic et les trafics en tout genre. Ils vont désormais ratisser la Région où sévit notamment le GSIM du d’Iyad Ag Ghali. Cette opération s’appelle Samata 3 et elle a déjà commencé.
Si l’engagement de miliaires tchadiennes à mener une lutte implacable contre le terrorisme n’a jamais fait défaut. Le Tchad a aussi payé un lourd tribu à cet engagement.
En effet, plus de 56 soldats tchadiens ont été tués au cours des différentes opérations militaires dans notre pays. Ils reposent désormais au carré militaire de Farcha, à N’Djamena. Plus de 100 autres soldats tchadiens ont également été blessés dans les combats. Mais le soutien du Peuple tchadien à l’opération militaire ne faiblit pas, malgré le lourd prix payé par l’Armée tchadienne : «C’est vrai, on a perdu des soldats sur le terrain de combat ; mais, tout de même, quand on engage une guerre il y a toujours des morts (…). J’apprécie leur engagement, leur bravoure et tous les Tchadiens sont fiers de leurs soldats au Nord-Mali », déclare ainsi un Habitant de la capitale tchadienne au micro d’un confrère de FRANCE 24.
Le Tchad a aussi toujours été le plus important contributeur de la force conjointe du G5-Sahel (environ 1850 soldats sur 6000) depuis sa création, en 2017. Cette coalition militaire est composée de soldats burkinabés, maliens, nigériens, tchadiens et mauritaniens.
Les Tchadiens sont aussi et depuis toujours parmi les plus engagés au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Ils y comptent près de 1500 Hommes sur 13.000 casques bleus.
Mémé Sanogo