La peine de mort. C’est celle que les juges de la cour d’assises de Bamako ont infligé, ce vendredi 13 novembre 2020, à Souleymane Keita chef djihadiste de la katiba d’ « Ansar dine du Sud » et deux autres hommes, tous accusés de terrorisme. Une douzaine d’hommes a aussi été condamné à mort part contumace. Ils étaient absents lors du procès. Ces derniers sont accusés d’avoir répandu le djihâd en cours au nord depuis 2012 par leurs agissements dans le sud du pays et à la frontière ivoirienne et burkinabé.
Devant les jurés, l’inculpé Souleymane Keita, présent à l’audience de même que ces deux autres complices, a d’emblée reconnu les faits avant de faire preuve d’aucun regret de ses actes. « Je ne regrette rien parce que notre combat est contre la laïcité de l’Etat malien. Si j’en ai la possibilité, je recommencerai », affirme-t-il. Tout comme l’auteur des attentats de 2015 à Bamako Fawaz, l’inculpé Souleymane a soutenu mené du djihâd et non du terrorisme. « Je ne suis pas terroriste, je mène le jihad à la frontière entre Mali, Burkina et Côte d’Ivoire au nom d’Ansar Dine ». A l’entendre parler, son combat ne connaissait pas de frontière.
Concernant son lien avec ces complices à la barre, il expliqua qu’il les avait approchés pour monter des « opérations d’envergure ». Boubacar Sawadogo, 51 ans, et Moussa Maïga, 33 ans, appartenaient à la « branche d’Ansar Dine » au Burkina, leur pays d’origine, a-t-il dit. Après un procès de quatre heures d’horloge, Souleymane Keïta est condamné à mort ainsi que ces deux coaccusés. 12 hommes, absents au procès, ont été condamnés par contumace à la peine capitale également.
Souleymane Keita, la soixantaine, était accusé d’avoir depuis 2012 combattu à Konna et commis à la suite des attaques et des saccages contre le camp militaire de Misseni et de la ville de Fakola. Combattant aux côtés d’Iyad Ag Ghaly dans le nord au tout début des rébellions indépendantistes et islamistes en 2012, après l’intervention militaire française en janvier 2013, il crée sa katiba soutenue financièrement par Ansar Dine dans le sud, sa région d’origine.
T. CAMARA
Source : L’ESSOR