Le président malien IBK envisagerait de contourner le port de Dakar au profit du Port de Nouakchott et d’Abidjan si Macky Sall n’extradait pas l’ancien président malien Amadou Toumani Toure condamné pour haute trahison.
Cette sanction économique est une première pierre lancée dans le jardin des relations entre les deux chefs d’Etat que rien ne semblait diviser depuis l’élection de IBK à la tête d’un pays qui peine à sortir d’une guerre contre les Djihadistes de l’AQMI.
ATT devient ainsi un exilé encombrant pour le président sénégalais qui fait face non seulement au dossier de l’ancien président Tchadien Hisséne Habré et au plan national la traque des biens mal acquis de l’ancien régime de Wade dont principalement son fils Karim.
Les sujets de convergence sont suffisamment rares en ces temps de crise entre Bamako et Dakarque les observateurs assistent aujourd’hui à un début difficile entre Macky Sall et IBK. Dans le collimateur, l’ancien président malien ATT exilé à Dakar en avril 2013 suite au coup d’Etat militaire du Capitaine Sanogo. Une fuite qui avait pourtant reçu l’aval du chef putschiste qui envisageait d’ailleurs de le poursuivre pénalement.
C’est chose faite maintenant depuis l’élection du président IBK qui a fait des pieds et des mains pour poursuivre l’ancien président réfugié au Sénégal pour haute trahison. Il réclame maintenant son extradition. Faute de quoi il pourrait contourner le port de Dakar pour les ports de Nouakchott et d’Abidjan. C’est le premier torchon qui brule entre les deux capitales depuis l’avènement au pouvoir de IBK.
Une sanction économique qui risque de peser sur l’axe Bamako-Dakar et sur les populations des deux pays. Déjà une pénurie de viande en provenance du Mali se fait sentir dans la capitale sénégalaise où le prix de viande devient plus cher.
Beaucoup de maliens vivent au Sénégal et ne comprendraient pas une nouvelle tournure des relations plus que séculaires entre les deux pays. Pour le Sénégal cette pression diplomatique malienne intervient au mauvais moment où Macky Sall fait face à deux dossiers brûlants judiciaires.Il s’agit de l’affaire de l’ancien président du Tchad Hissène Habré et de l’affaire Karim Wade avec en toile de fond la traque des biens mal acquis avec un nouvel épisode de l’ex- sénatrice et femme d’affaire milliardaire Aïda Ndiongue.
Macky Sall ne comprend toujours pas le revirement du nouvel homme fort malien qui a préféré boudé Dakar pour une visite à Nouakchott au cours de laquelle des décisions économiques et politiques ont été engagées par les deux capitales notamment en ce qui concerne les transports aériens et la lutte contre le terrorisme.
Le président mauritanien Ould Aziz pressenti pour la présidence prochaine de l’UA devient ainsi un allié incontournable surtout pour résoudre l’équation de l’irrédentisme touareg. Ce qui fait réagir IBKc’est peut être moins cette pomme de discorde ATT que le soutien de Macky Sall au candidatSoumaïla Cissé lors des derniè
res présidentielles. Les observateurs pointent la promesse ferme du président malien à tenir ses engagements. Question d’honneur et de gouvernance démocratique.
Un casse-tête pour Macky Sall entre le marteau et l’enclume. Le droit, la raison et l’hospitalité légendaire ou la «Téranga» sénégalaise. Pour ne pas paraître comme un agneau il devra vite réagir pour ne pas laisser sa politique dictée par la conjoncture. Sur le fond c’est la diplomatie qui doit prendre le pas pour éviter que les relations s’enveniment au grand dam des populations qui n’y sont pour rien.
source : pointschauds.info