La Brigade des Douanes de Kouremalé, à la frontière guinéenne, a saisi, hier mercredi, vers 3 heures du matin, dans un véhicule de transport en commun appelé (Sotrama), 144 cartons de 10 kg (soit 1,44 tonne) de poulet de chair et 34 cartons de 10,94 kg (soit 371,96 kg) de foie, en provenance de la Guinée, et ayant pour destination Bamako.
L’intégralité de cette importante saisie, estimée au total à 1 tonne 891,96 kg, a été remise, hier mercredi, au Parc zoologique de Bamako, pour servir d’alimentation aux animaux.
La remise officielle de cet important lot de produits saisis a été effectuée par le chef de bureau de Kourémalé, le commandant Harouna TRAORE, inspecteur des douanes aux responsables du Parc zoologique. C’était en présence du Dr Mahamadou KANE, chef de division Santé publique vétérinaire du District de Bamako; du chef de Brigade de Douane de Kourémalé, Abdoul Kader CISSE ; du directeur adjoint du Zoo, Moussa KONARE.
Selon le chef de bureau de Kourémalé, le commandant Harouna TRAORE, hier, vers 3 heures du matin, ses agents, dans le cadre de leur mission traditionnelle de contrôle des véhicules, ont saisi dans un véhicule de transport en commun, plus connu sous le nom de Sotrama, au total 144 cartons de 10 kg (soit 1,44 tonne) de poulet de chair et 34 cartons de 10,94 kg (soit 371,96 kg) de foie, en provenance de la Guinée, ayant pour destination Bamako.
Aussi, a-t-il précisé, sur les cartons contenant les chairs de poulet, le pays d’origine mentionné est le Brésil. Sur les cartons contenant les foies, elles seraient d’origine ukrainienne.
Par ailleurs, a fait savoir le Commandant TRAORE, les saisies douanières des produits prohibés sont destinées à la destruction ou à la remise au Zoo pour les animaux. La présente opération de remise, en partenariat avec les services vétérinaires, s’inscrit parfaitement dans ce cadre.
A la question de savoir si le propriétaire de ces produits ou le chauffeur du véhicule a été arrêté, le commandant de douane a répondu par la négative en soutenant qu’il serait difficile, voire impossible, de le démasquer parmi les passagers, et que dans le cas d’espèce, le plus important c’est d’avoir saisi les produits prohibés.
Quant au Dr vétérinaire Mahamadou KANE, il a rappelé qu’au Mali, plusieurs textes, notamment l’arrêté interministériel N°04 /MIC/ MEF/ MAEP-SG du 18 mars 2004 et l’arrêté interministériel en date du 8 juillet 2009, interdisent l’importation de la viande de poulet ainsi que le transit des oiseaux et produits avicoles dans notre pays. Et que c’est dans ce cadre que s’inscrit la saisie de ces produits vétérinaires prohibés et leur remise aux animaux du Parc zoologique.
D’ailleurs, Dr KANE a profité de l’occasion pour révéler qu’hier matin, seulement, leur directrice rapportait une plainte des bouchers relative à l’abondance du foie importé sur les marchés de Bamako, causant la mévente du foie local.
Selon Dr KANE, en raison le caractère prohibé de ces produits, les douaniers et les vétérinaires ne pouvaient pas les laisser entrer dans notre pays. Car a-t-il expliqué, non seulement, la chaîne de froid qu’exige le transport de ces produits alimentaires, est interrompue, mais également, aucun certificat sanitaire ou autre document officiel fiable n’accompagnait les produits.
Le chef de division Santé publique vétérinaire du District de Bamako a jugé l’occasion opportune pour rappeler que depuis l’éclatement des épidémies de grippe aviaire et de ‘’vache folle’’, notre pays a pris des dispositions sécuritaires et sanitaires pour protéger les Maliens.
A l’approche des fêtes de fin d’année marquées par une grande consommation des poulets, le chef de division Santé publique vétérinaire du District de Bamako invite les Maliens à faire extrêmement attention aux chairs de poulets importés dont ni la provenance, encore moins les conditions de transport et de conditionnement sont connues.
En tout cas, contrairement à l’importation des produits vétérinaires qui tue l’économie nationale, la filière avicole locale est un véritable pourvoyeur d’emplois et un moyen de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Et les consommateurs doivent prendre conscience de cette réalité et savoir qu’aucun pays du monde ne peut vivre d’importation.
Par Sékou CAMARA
Source : Info-Matin