Les principaux dirigeants de la majorité et de l’opposition au Mali ont participé jeudi à une réunion de « décrispation » afin d’éviter de nouveaux incidents lors de manifestations prévues vendredi, après ceux du 2 juin, qui avaient fait quelque 25 blessés.
Lors de cette réunion, à moins de deux mois de l’élection présidentielle du 29 juillet, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga s’est « engagé à consulter davantage l’opposition et les autres acteurs pour une élection plus inclusive » et a assuré que « la marche de vendredi est autorisée », contrairement à celle du weekend dernier, s’est réjouie l’opposition dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
M. Maïga a pour sa part évoqué dans un communiqué une « atmosphère empreinte de cordialité » lors la rencontre, alors que l’ONU, l’Union européenne ou encore les Etats-Unis avaient fait part de leur inquiétude après les violences lors des manifestations du 2 juin.
L’opposition réclame des garanties de « transparence » lors de la présidentielle et un accès équitable à la télévision nationale.
La réunion s’est tenue en présence du représentant de l’Union africaine (UA) au Mali, l’ancien président burundais Pierre Buyoya, et du chef de la mission de l’ONU dans le pays (Minusma), Mahamat Saleh Annadif.
« C’est une rencontre de décrispation. Nous sortons rassurés parce que la confiance est revenue », a déclaré à l’AFP le chef de la Minusma.
L’opposition était notamment représentée par son chef de file et candidat à la présidentielle, Soumaïla Cissé. Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) Bokary Treta faisait partie de la délégation soutenant le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui briguera un second mandat le 29 juillet.
Un premier lot de près de quatre millions de cartes d’électeurs sont arrivées mardi à Bamako. Elles devaient commencer à être acheminées dès jeudi vers les régions du nord et du centre.
« Nous voulons que la période électorale se déroule dans le calme, nous sommes pour la paix », avait déclaré mardi M. Treta, après plusieurs jours de tensions entre l’opposition et la majorité.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Malgré un accord de paix signé en mai-juin 2015, les violences ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.
La rédaction