Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont déclarés préoccupés par le sentiment anti-Minusma au Mali.
Le Conseil de sécurité des Nations unies veut que les autorités maliennes accélèrent «d’urgence» la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, indiquant être gravement préoccupé par les retards dans la concrétisation de nombre de ses dispositions de fond. Dans une déclaration à la presse publiée vendredi soir, les membres du Conseil ont indiqué néanmoins avoir noté «certains progrès» dans la mise en œuvre de l’accord.
A l’occasion, le Conseil a salué la reprise des travaux du comité de suivi de l’accord (CSA), dont les membres se sont d’ailleurs réunis le 19 janvier à Bamako, sous la présidence de Rachid Bladehane, secrétaire d’Etat auprès du ministre algérien des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale et des Compétences à l’étranger. Cette réunion, qui a regroupé les parties signataires et les membres de la médiation internationale, a permis de procéder à une évaluation des avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’accord.
Ainsi, il a été souligné «l’importance de tout entreprendre en vue d’accélérer la mise en œuvre de l’accord, qui reste la seule option pour un retour définitif et durable de la paix et de la stabilité au Mali». La réunion a également constitué une occasion pour mettre en exergue l’importance d’«imprimer une plus grande régularité aux réunions du CSA» en vue de procéder constamment à l’évaluation des questions inscrites à son ordre du jour.
«Sentiments anti-Minusma»
Toujours concernant la situation politico-sécuritaire au Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU a applaudi également la tenue du dialogue national inclusif qui s’est achevé le 22 décembre à Bamako et qui comprenait une participation politique et de la société civile, y compris de nombreuses femmes. Aussi, a-t-il encouragé les parties signataires de l’accord à tirer partie de cet élan pour aller de l’avant. Les membres du Conseil se sont également déclarés encouragés par le début du redéploiement au nord du Mali des premières unités des forces armées maliennes reconstituées et réformées.
Dans la foulée, ils ont appelé le gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme et de la Coordination, signataires à résoudre les problèmes en suspens liés à la formation, à l’intégration et au redéploiement d’au moins 3000 membres de ces forces. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont demandé en outre à Bamako d’intensifier ses activités dans ce domaine et dans celui de la réforme du secteur de la sécurité et à rétablir et étendre l’autorité de l’Etat et l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a indiqué que la responsabilité de relever les défis de sécurité incombe principalement aux autorités maliennes. Il a néanmoins encouragé la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) à soutenir les efforts du gouvernement malien, conformément à son mandat. Le Conseil de sécurité a réitéré sa préoccupation concernant la situation sécuritaire au Mali. A l’occasion, l’instance onusienne n’a pas omis de «condamner fermement l’attentat terroriste perpétré le 9 janvier contre un camp de la Minusma à Tessalit».
Les membres du Conseil se sont également déclarés préoccupés par le sentiment anti-Minusma au Mali et encouragé la Mission onusienne à intensifier ses efforts de communication et d’engagement communautaire pour faire mieux connaître son mandat, son rôle et les défis inhérents à son champ d’action multidimensionnel.
Source : El Watan