La durée de transition au Mali est le principal point de friction entre les autorités au pouvoir et les institutions régionales et africaines voire la communauté internationale.
Une durée toujours incertaine même si le conseil national de transition (CNT) qui fait office de parlement, a approuvé ce lundi 21 février un plan de transition qui permet à la junte de rester encore au pouvoir pendant 5 ans.
Que dit la junte ?
Initialement prévue le 27 février 2022, la date limite de la transition a finalement été repoussée par la junte au pouvoir.
Elle justifie ce non-respect du calendrier défini par la charte de la transition, par la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays.
Les Assises nationales de refondation organisées du 11 au 30 décembre dernier ont recommandé une transition d’une durée de 6 mois à cinq ans.
Ce lundi 21 février, les membres du CNT du Mali ont approuvé une nouvelle période de transition qui peut aller de 6 mois à 5 ans.
Cette nouvelle feuille de route permet à la junte militaire de rester au pouvoir pendant cinq ans avant l’organisation d’élections présidentielle et législatives.
Cette nouvelle charte de la transition adoptée par le CNT ne donne encore aucune indication sur la date d’organisation de ces élections.
Comment ont réagi la Cedeao et l’Union africaine à cette nouvelle feuille de route de la junte ?
Que dit la CEDEAO ?
L’Organisation ouest-africaine a déjà rejeté cette transition de 5 ans proposée par les autorités maliennes en décembre 2021.
La commission de la CEDEAO a annoncé dans un communiqué que son médiateur dans cette crise, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, effectuera une mission dans la capitale malienne jeudi.
La radio publique française RFI a déclaré que la CEDEAO envisageait d’accepter une période de transition de 12 mois supplémentaire.
La CEDEAO a d’ailleurs sévèrement sanctionné la junte au pouvoir pour son incapacité à organiser des élections libres et transparentes afin de redonner le pouvoir aux civils.
L’institution régionale a notamment ordonné la fermeture des frontières entre le Mali, et les Etats membre de l’organisation.
À cela s’ajoutent également des sanctions financières telles que la suspension de toute transaction avec Bamako ainsi que le gel des avoirs maliens au sein de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Que dit l’Union africaine ?
L’Union africaine rejette le calendrier de 5 ans proposé par les autorités maliennes.
L’UA dénonce un ”allongement indu du processus de transition du Mali ”. Elle considère par ailleurs cette proposition de la junte comme ”inconstitutionnelle, inadmissible, inappropriée et constitue une grave obstruction au processus démocratique dans le pays”.
Elle en appelle à une restauration rapide de l’ordre constitutionnel et démocratique dans le pays,
L’institution africaine qui a adoubé les sanctions prises par la CEDEAO à l’encontre du Mali, a néanmoins suggéré une prolongation de la durée de la transition au Mali.
Elle préconise une transition de 16 mois maximum.
Source : BBC Afrique