Le Mali joue, dans l’élection présidentielle du 28 juillet, bien plus que sa crédibilité en tant que pays démocratique. C’est son unité même, et partant, sa survie en tant que nation, qui sont les enjeux de cette élection. Les Maliens, à commencer par la classe politique dans son ensemble, en sont, sans doute, conscients.
Ils savent que tout doit être mis en œuvre pour écarter tout ce qui pourrait conduire à une éventuelle mise en cause des résultats de cette élection, à commencer par le taux de participation.
Or, si on n’y prend garde, les craintes de celui que d’aucuns qualifiaient d’oiseau de mauvais augure, Tiébilé Dramé, risquent bien de trouver un fondement sérieux, notamment dans les derniers évènements qui sont survenus à Kidal.
Le signe précurseur d’autres évènements de plus grande ampleur
En effet, après les violences intercommunautaires qui ont fait quatre morts, il y a de cela quelques jours, ce sont cinq agents électoraux et un élu qui ont été, purement et simplement, enlevés le 20 juillet dernier à 250 kilomètres au Nord de Kidal, alors qu’ils étaient en mission pour la distribution des cartes d’électeurs.
La libération de ces otages, survenue dès le lendemain a, sans doute, donné un soulagement aux autorités de Bamako, en même temps qu’elle résonne comme une alerte pour elles.
En effet, rien n’est définitivement acquis. Et le fait de marteler que les élections auront lieu à la date arrêtée ne garantit point une élection digne de ce nom. Or, ce dont le Mali a besoin, c’est d’une élection qui, à défaut d’être parfaite, doit être au moins acceptable.
Le président Dioncounda Traoré et son gouvernement doivent voir, dans cette alerte, le signe précurseur d’autres évènements de plus grande ampleur et pouvant compromettre sinon la tenue de cette élection, du moins la reconnaissance des futurs résultats.
Source: Le Pays.bf