L’état-major des armées françaises a annoncé avoir « neutralisé » la djihadiste algérien Yahia Djouadi, connu sous le nom d’Abou Ammar al Jazairi. Avec la mort de cette grande figure d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), la France se rapproche d’un autre objectif.
Né à Sidi Belabbès dans l’ouest algérien, Yahia Djouadi, a rejoint très tôt des organisations islamistes armées, dès 1994, alors que le pays subissait la décennie noire. Il a fait ses armes dans plusieurs groupes terroristes avant de devenir un haut cadre d’AQMI.
Alors que la France à travers la force Barkhane n’opère plus au Mali depuis que les relations diplomatiques entre les deux pays sont tendues, c’est grâce à une mission « par une intervention au sol, appuyée par un hélicoptère d’attaque et de reconnaissance Tigre et deux drones » que l’opération a été réalisée dans la nuit du 25 au 26 février.
Le lieu de l’opération qui a mené à l’élimination de celui qu’on surnomme dans ses réseaux de « l’émir du Sahara », correspond à la zone de repli de la Katiba el Foqane, antenne d’AQMI dans le Sahel, à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou, selon le communiqué de l’état major des armées françaises.
Son élimination est un geste fort de Paris puisque l’Algérien n’est pas n’importe quel chef militaire au sein Al Qaida au Maghreb islamique. Il était le conseiller militaire d’Abdelmalek Droukdel, le chef de ce groupe terroriste qui a été tué en juin 2020, toujours par l’armée française.
Avec la mort de ces deux têtes importantes, la France se rapproche de son objectif d’isoler, un plus gros poisson. Le Malien Iyad Ag Ghali, le chef de Nousrat al Islam wa lmouslimine (Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans connu sous le sigle GSIM) dont Aqmi (Al Qaida au Maghreb islamique) est devenue une branche.
Celui qui était surnommé Abou Ammar al Jazairi, était installé dans le nord du Mali, il avait pris la tête de la « 9e région militaire » d’AQMI, qui couvre le sud de l’Algérie et le Sahel.
Depuis la région de Tombouctou, Yahia Djouadi « coordonn(ait) l’approvisionnement de matériels au profit du haut commandement du GSIM (d’Iyad Ag Ghali) et d’AQMI (ainsi que la coordination) logistique et financière du groupe », indique l’armée française.
Comme Yahia Djouadi, Iyad Ag Ghali, le djihadiste touareg malien a ses habitudes et ses entrées en Algérie et les services secrets européens affirment qu’il existe des liens entre lui et les services de renseignements algériens, d’où la difficile équation pour la France pour l’éliminer.
Mais le Mali ne compte pas uniquement AQMI, et le GSIM comme groupes terroristes, le pays est aussi infesté par l’Etat islamique dans le grand sahara (EIGS), une branche de l’Etat islamique qui compte parmi ses dirigeants d’anciens cadres du polisario, le mouvement séparatiste armé du Sahara marocain, soutenu par l’Algérie.
Source : Hespress Français