C’est le constat alarmant qui ressort du dernier bulletin humanitaire, publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Les experts humanitaires projettent une hausse de la population en situation d’insécurité alimentaire durant la période de soudure.
Durant la période de soudure qui s’étale de juin à août 2018, plus de 4,3 millions de personnes, soit plus d’un Malien sur quatre, seront en insécurité alimentaire et auront besoin d’aide humanitaire selon l’analyse régionale de la situation de l’insécurité alimentaire -cadre harmonisé- de mars 2018. Parmi ces personnes, près de 885 000 seront en phase de crise (ou phase 3) et environ 48 000 en phase d’urgence (ou phase 4).
Par ailleurs, le cadre harmonisé estime à plus de 3,4 millions la population sous pression et qui pourrait basculer dans la phase de crise en cas de chocs affectant leurs moyens de subsistance. Comparée à la période de soudure de l’année dernière, la population en insécurité alimentaire (phases 3 et 4) connaîtra une hausse de plus de 300 000 personnes cette année.
Pour rappel, quelque 387 000 personnes sont en insécurité alimentaire (phase de crise et phase d’urgence) durant la période courante qui couvre les mois de mars, avril et mai 2018.
Aussi, on indique que les ressources sont très limitées pour la réponse humanitaire. Selon les informations recueillies par le système de suivi financier (fts), les projets du plan de réponse humanitaire (PRH) couvrant le secteur de la sécurité alimentaire sont, à ce jour, financé à hauteur de six pour cent, soit six millions de dollars mobilisés sur une requête de 103 millions. Toutefois, 25 millions de dollars ont été alloués à ce secteur pour des projets ne figurant pas dans le PRH.
L’assistance apportée aux personnes en insécurité alimentaire et aux producteurs agropastoraux reste insuffisante au regard de l’urgence de la réponse et de l’ampleur des besoins identifiés. Davantage de ressources sont nécessaires immédiatement pour éviter que la situation alimentaire et agropastorale ne devienne encore plus alarmante.
Mahamane Maïga
Source: lejecom