Le gouvernement du Mali et l’Organisation des Nations unies ont signé, vendredi, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, un communiqué conjoint sur les violences sexuelles liées aux conflits.
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tiéna Coulibaly, représentant son collègue des Affaires étrangères et la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, en charge des questions de violences sexuelles liées aux conflits, Navamanée Ratna Patten, ont signé le document, en présence du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif ainsi que de plusieurs responsables de la MINUSMA.
Dans son discours, Navamanée Ratna Patten a indiqué que ce communiqué est un signal fort de la volonté politique du gouvernement du Mali de combattre les violences sexuelles liées aux conflits et de mettre fin à l’impunité. «D’une part, le gouvernement, à travers ses départements sectoriels, s’engage à interpeller et poursuivre tous les auteurs de violences et crimes sexuels liés aux conflits, à rendre justice aux victimes et à les assurer réparation. D’autre part, les Nations unies s’engagent à accompagner le gouvernement de la République du Mali, à travers la MINUSMA, le système des Nations unies dans son ensemble au Mali, en coordination avec mon bureau», a déclaré le haut responsable onusien. Toutefois, a-t-elle précisé, la signature de ce communiqué conjoint n’est pas une fin en soi, ajoutant que son engagement est dans sa mise en œuvre.
Ce communiqué, souligne Navamanée Ratna Patten, se traduira par une assistance technique ou des réformes législatives, et aussi en renforcement de capacités des acteurs judiciaires et sécuritaires (notamment la police, la gendarmerie, les Forces armées du Mali, les enquêteurs, les procureurs, les magistrats, entre autres). Pour sa part, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a rappelé que la protection et la promotion de la femme ont toujours été un axe majeur de la politique de développement du Mali. «Cette volonté politique, a expliqué Tiéna Coulibaly, s’est manifestée par la ratification de la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux en matière de protection et de promotion de la femme ainsi que l’adoption, au plan interne, de plusieurs mesures visant à assurer la protection de la femme et à améliorer son statut juridique, économique et social».
Toujours selon le ministre Coulibaly, la crise sécuritaire de 2012 a entrainé une recrudescence des violences à l’égard des femmes et des filles dans les régions affectées par le conflit. «Face à cette situation, a-t-il soutenu, le gouvernement du Mali, en collaboration avec l’organisation des Nations unies, à travers la MINUSMA, mène des actions pour prévenir et lutter contre ce phénomène».
«Toujours dans le souci d’assurer la protection de la femme et sa participation au processus de paix et de réconciliation nationale, le gouvernement du Mali a entrepris, dès le début de la crise en 2012, des actions dans le cadre de l’application de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur “Femme, paix et sécurité”», a rappelé Tiéna Coulibaly. Il a ajouté que ces actions se sont traduites, entre autres, par l’adoption par le gouvernement du second plan d’actions national d’application de la Résolution 1325 pour la période 2015-2017.
Pour le ministre, la mise en œuvre de ce plan a permis au Mali de se focaliser davantage sur la problématique femme, paix et sécurité, à travers la prévention des violences, la protection et la réhabilitation des victimes, la participation des femmes au processus de paix et de réconciliation, ainsi que leur autonomisation économique. Le paraphe et la signature dudit communiqué conjoint ont mis fin à la cérémonie.
Aboubacar TRAORé
L’Essor