La plateforme pour le changement, le bilan ou le non bilan d’IBK, la situation sécuritaire du Mali, le dossier de Sanogo, sa démission de l’armée, ses nouvelles ambitions politiques… sur toutes ces questions et sur bien autres, Moussa Sinko Coulibaly se confie en exclusivité à L’Aube.
L’Aube : Mon Général, vous aviez procédé le 20 janvier dernier au lancement de votre mouvement « Plateforme pour le changement ». Si on vous demande de faire un bilan de cette cérémonie qui consacre vos premiers pas dans l’arène politique. Etes-vous satisfait ?
Moussa Sinko Coulibaly : Je suis particulièrement content du lancement de la « Plateforme pour le changement ». Nous avions souhaité la présence du Mali dans toute sa diversité. Et effectivement, toutes les régions, les religions, les communautés et tous les cultes du Mali étaient représentés. C’est un bon départ ! Au-delà de notre satisfecit, cette grande mobilisation est pour nous un signal fort, un encouragement. Le message est clair : Aujourd’hui, tous les Maliens veulent le changement. Cela nous conforte et nous donne le courage de progresser afin d’apporter le changement auquel aspirent les Maliens.
Mais la cérémonie a eu finalement lieu sur le terrain de Magnambougou à défaut du stade du 26 mars dont vous n’avez pas pu avoir l’autorisation. A votre avis, pourquoi les autorités vous ont-elles refusé le stade ?
Aujourd’hui, il y a des forces négatives qui ne veulent pas le changement, l’unité nationale, la paix dans le pays. Ce sont ces forces, en particuliers l’actuel gouvernement, qui ont essayé de nous décourager, en nous empêchant d’organiser notre cérémonie au stade du 26 mars. Peine perdue ! La marche vers le changement est inéluctable. Ainsi, nous avons, avec l’autorisation du maire de la commune VI, tenu notre cérémonie de lancement sur le terrain de foot de Magnambougou. Et d’ailleurs, j’exprime ici tout mon soutien à ce maire qui, pour avoir défendu la démocratie et appliqué le droit, a été suspendu de ses fonctions. Malheureusement, à cause de l’équipe gouvernementale en place qui est en train d’installer une dérive dictatoriale dans le pays. Aujourd’hui, le seul souci du régime actuel est de conserver le pouvoir. Ainsi, il essaye, par tous les moyens, d’arrêter tout processus susceptible d’amener les Maliens au changement, à la sécurité et à la paix. Parce que cela va prouver une fois de plus que cette équipe a échoué.
La suspension du maire a-t-elle un rapport avec votre cérémonie?
La suspension du maire est liée uniquement à l’autorisation qu’il nous a accordé pour l’organisation de notre cérémonie sur le terrain de sport de Magnambougou. Toute autre interprétation ne vise qu’à distraire le peuple malien. Je crois que le régime actuel est dans la logique d’intimider toute personne, toute institution qui soutient ou encourage le changement et le progrès dans ce pays.
La plateforme restera-t-elle un simple mouvement ou vous envisagez de la transformer en parti politique ?
Nous en sommes à une étape. Et on doit bien faire en sorte que cette étape soit bien négociée pour déboucher sur une victoire. Ça veut dire quoi ? Au rendez-vous de juillet prochain, nous devons être sûrs que le camp du changement va gagner l’élection présidentielle. Voilà le premier objectif que nous nous sommes fixés. Et nous travaillons d’arrache-pied à l’atteinte de cet objectif. L’avenir sera dessiné conformément au résultat que nous aurons au mois de juillet. Mais, nous comptons inscrire ce mouvement dans la durée. En d’autres termes, ce n’est pas quelque chose qui s’arrêtera en juillet 2018. Quel que soit le scénario, nous allons continuer notre combat. Nous voulons que la nouvelle société malienne que nous proposons soit le soubassement du Mali des cent prochaines années.
On est à six mois de la présidentielle, ce temps vous permet-il de vous implanter solidement ?
Nous avons fait appel à tout le Mali. Six mois, ce n’est pas beaucoup mais quand un peuple est décidé et veut changer, ça se fait en une journée… Donc, six mois pour un parti classique afin de gagner les élections paraissent insuffisants. Mais pour un peuple qui décidé à apporter un changement, six mois c’est même trop. Aujourd’hui, le peuple malien est fatigué du régime qu’il a eu depuis 4 années et demie. Le peuple aspire à autre chose. Donc, je ne vois pas qu’est-ce qui pourrait arrêter cette marche vers le changement ? Nous allons jouer notre rôle dans cette marche vers le changement qui est inéluctable.
D’où vient votre assurance ?
J’ai posé la question à beaucoup de Maliens. J’ai échangé avec beaucoup de partis politiques, des responsables de la société civile, des corps sociaux professionnels, des gens qui sont dans les quartiers. Aujourd’hui, 9 Maliens sur 10 souhaitent un pays en paix, en sécurité, où il y a l’éducation, un système de santé convenable, l’autosuffisante alimentaire, et où la justice est la même pour tous. Tout cela, qui sont des aspirations légitimes, manque dans notre pays aujourd’hui.
Avez-vous les moyens (financiers et humains) de votre ambition ?
Nous avons plus que les moyens. Parce que le plus important, c’est le désir et l’envie que les populations maliennes ont à aller vers le changement. C’est ça l’élément déterminent, l’élément moteur. Tout le reste n’est que complément. On a déjà ce qu’il faut pour aller vers le changement.
Vous avez été très critique à l’égard du régime en place et du bilan d’IBK. Pourquoi ?
Le bilan du président IBK, je ne l’ai pas critiqué. J’ai juste relevé des faits. Nous pouvons tous constater que pendant ces premières années, le pays n’a progressé dans aucun secteur de la vie de l’Etat. Au contraire, nous avons régressé dans tous les domaines. L’insécurité s’est généralisée, la corruption est devenue un mode de gouvernance, la justice est à plusieurs vitesses et les gouvernants (le président Keïta et son équipe) ne s’occupent que de leurs propres affaires. Donc, il est vraiment urgent qu’on passe à un autre chapitre de l’histoire du Mali pour permettre à nos populations de vivre en sécurité et en paix. Nous pensons définitivement que le président Keïta et son équipe sont aujourd’hui une partie du problème et non la solution.
Vous l’avez appelé à démissionner ou même à ne pas se représenter. Est-ce à dire que vous lui exhibez un carton rouge ?
Il doit se rende compte que son bilan n’est pas bon et que la meilleure des choses qu’il puisse faire aujourd’hui, pour lui-même et pour le Mali, c’est de démissionner avant la fin de son mandat afin d’abréger la souffrance du peuple malien. Ou tout simplement ne pas se représenter pour ne pas continuer de se moquer du peuple malien. Parce que pendant tout ce temps, il fait croire au peuple malien que tout va bien alors que rien ne va. Ce que je considère comme une façon de se moquer du peuple. Donc, s’il veut sortir élégamment, il n’a que deux choix : démissionner pour abréger la souffrance des Maliens ou ne pas se représenter pour continuer de se moquer du peuple.
Etes-vous déçus ?
Pas satisfait ! Nous dirons que nos espoirs ont été trahis, nous aspirons à autre chose et nous travaillons pour cela. On ne veut pas donner encore plus de temps à cette mauvaise gouvernance et nous continuerons à mobiliser tant que possible pour être sûr que le rendez-vous de juillet prochain soit un important rendez-vous pour le peuple malien.
Quel est à votre avis les plus gros échecs d’IBK ?
S’il avait un bilan, on allait essayer de recenser ses échecs. Mais, avec IBK, tout a été échec. Absolument tout ! Pendant 5 ans, le pays n’a pas été gouverné. Je suis tenté de dire que pendant 5 ans, il y a eu vacance de pouvoir.
Ses réussites ?
Personnellement je n’en connais pas et je serais heureux de connaitre le secteur dans lequel le régime actuel a pu faire des progrès.
Mais en 2013, IBK était le candidat de la junte dont vous étiez membre. Pour certains, vous en étiez même l’éminence grise. A l’époque, le ministre de l’administration territoriale que vous étiez avez pré anticipé la victoire du candidat IBK. Ce qui avait provoqué beaucoup de critique à votre endroit. Avec le recul, vous le regrettez ?
Je n’ai fait qu’annoncer les résultats que nous avions en ce moment précis. Ça a été mal pris par certains, ça a été mal interprété par d’autres et cela fait partie des règles du jeu. Mais, c’était tout simplement les résultats que nous avions en ce moment précis. Avec le recul, on se dit bien évidemment qu’on aurait pu éviter certaines frustrations. Ce sont des leçons que nous avons intégré et qui permettent, aujourd’hui, que nous avons une expérience pour gérer des situations pareilles. Mais ceci dit, avec 77% au deuxième tour, vous comprenez que ce n’est pas que les militaires ou encore les religieux qui ont voté ou soutenu massivement lui. Je crois que c’est toutes les couches de la population qui ont soutenu et voté pour le président actuel. Et aujourd’hui, ce sont toutes ces couches, sans exception, qui sont totalement déçues de la gestion du pays et du bilan du président Keïta. Ils souhaitent ardemment qu’on tourne la page de ce régime.
Vous avez récemment déclaré que si le coup d’Etat de 2012 était à refaire, vous n’allez pas le refaire. Pourquoi ?
Parce que c’est l’échec de tout un système. Si dans un pays les institutions ne fonctionnent pas normalement et que cela abouti à un coup d’Etat, c’est juste un constat d’échec. Donc, pour mon pays, je souhaite que les institutions fonctionnent normalement. Que les institutions puissent prévenir et régler les crises, que ça ne soit pas la force des armes ou la loi de la jungle qu’on essaye de régler les crises qui peuvent exister dans le pays. Bien évidemment si c’était à refaire, on ne le refera pas.
Aujourd’hui, vos détracteurs, surtout après le lancement de votre mouvement, vous taxent de putschiste. Cela vous gêne-t-il ?
Non pas du tout ! Je suis engagé dans la construction de mon pays, à ce que mon pays retrouve le chemin de la paix. Je suis engagé à ce qu’il ait la sécurité dans mon pays. Je sais que certains vivent de l’insécurité, de la mauvaise gouvernance. Je comprends très bien que ces gens-là soient dans la critique, qu’ils soient là à placer des obstacles pour que ce processus de changement, d’amélioration des conditions de vie ne réussisse pas. Mais, il en faut bien plus pour nous décourager ou nous arrêter. Nous voulons le bonheur pour les Maliens et nous allons travailler pour cela.
En 2012, le pays s’est effondré et la crise persiste. Qu’est-ce qu’il faut pour sauver la nation ?
Il faut une bonne gouvernance dans ce pays. Aujourd’hui, le président Keïta et son gouvernement n’incarnent pas la bonne gouvernance. C’est pourquoi nous avons dit que la première étape pour la bonne gouvernance, c’est de changer l’équipe dirigeante pour nous permettre d’avoir les clés de mettre en place les autres étapes de la bonne gouvernance. C’est la solution pour nous permettre, non seulement de sortir progressivement de la crise, mais d’éviter toute autre crise éventuelle.
Que pensez-vous de la situation sécuritaire qui inquiète, malgré la signature de l’accord de paix ?
L’accord de paix a été signé mais ceux qui l’ont signé, en particulier le gouvernement malien, ont été incapables de le mettre en application. Ils ont juste signé pour faire de l’affichage, mais aucune volonté derrière d’appliquer cet accord. L’échec de ce processus incombe, en partie, au gouvernement malien. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui on est dans une situation où les Maliens s’inquiètent du lendemain. Parce qu’on ne sait pas où est-ce qu’on va et l’insécurité ne fait que se généraliser.
Concrètement qu’est-ce que vous proposé de différent pour ramener la paix et la sécurité dans les régions du nord et même le centre, qui de plus en plus échappe aux contrôles de l’Etat ?
Nous proposons dans un premier temps la mise en œuvre de l’accord de paix. Ensuite, une restructuration, une vraie réforme des forces défense et de sécurité. Et nous proposons une coopération avec les pays voisins et amis, la force du G5 et la Minusma qu’ensemble nous apportons la sécurité dans ce pays. Ce sont ces trois axes qui nous permettrons d’apporter la paix et la sécurité au Mali.
En tant que militaire, en tant qu’ancien ministre de l’administration territorial, qu’est-ce qui ne va pas sur le terrain qui met en mal la paix au nord ?
Il y a beaucoup de problèmes. Mais à mon avis, le problème principal c’est la tête. Comme je l’ai dit et j’insiste la-déçu, on a porté notre confiance à une équipe qui a trahi cette confiance et qui fait ne rien pour mériter une nouvelle confiance. Donc, nous ne voulons pas que cette confiance soit renouveler. Si ceux qui sont censés prendre les bonnes décisions ne se donnent pas la peine de savoir ce qui se passe sur le terrain et prendre les décisions en fonction de la situation réelle, il est normal qu’il n’y ait pas de résultats concrets sur le terrain.
Mon général, on constate aussi que même la réconciliation nationale, prônée par presque tous les acteurs politiques, peine à se réaliser. Qu’est-ce que vous envisagez pour rassembler les Maliens autour de l’essentiel ?
Le gouvernement actuel a utilisé le processus de réconciliation comme une pompe pour aspirer tous les fonds du trésor public afin de les consacrer à leurs propres besoins. Le processus de réconciliation, tel que mené par le gouvernement actuel, n’a jamais eu comme but de rassembler les Maliens autour d’objectif commun, autour de l’unité nationale ou de paix et de sécurité. On a tout simplement utilisé ça pour voler l’argent public. Donc, il est normal qu’aujourd’hui on ne voit pas de résultat sur le terrain. Ce que nous voulons, c’est de rassembler les gens sur les questions de paix et de sécurité et non d’utiliser des concepts pour détourner de l’argent.
Quels sont vos rapports avec les autres acteurs politiques ?
Pour la construction du Mali, pour l’unité nationale, nous avons de bons rapports avec tout le monde. Parce que l’objectif, pour nous, est plus important que nos différends ou nos ambitions et calculs personnels. C’est pourquoi, pour ce qui est de construire le processus de paix, nous n’allons ménager d’aucun effort. On ira vers les autres responsables politiques, les responsables des associations, les particuliers pour construire une majorité qui va nous permettre de remettre ce pays-là sur le bon chemin.
L’école est également au centre des violences où des clans à l’université s’affrontent à coup de manchettes. Qu’en pensez-vous ?
On a politisé l’école, ce qui n’aurait jamais dû arriver. Aujourd’hui, la situation ne fait que s’empirer. Et bien évidement avec la complicité ou l’accompagnement du pouvoir. Il y a quelques semaines, au lieu de donner des livres et des cahiers, c’est plutôt des véhicules tout terrain qui ont été donnés à l’association des élèves et étudiants. Je ne sais pas pourquoi. Principalement pour faire de la campagne électorale pour le régime actuel ? Donc l’école a été détournée de sa vocation première qui est d’éduquer, d’enseigner et de de transmettre des connaissances aux étudiants. Nos politiques ont transformé les écoles à un champ de bataille où les étudiants s’entretuent avec des armes à feu. Ce que nous proposons, c’est que l’école redevienne définitivement un lieu d’éducation, de formation et d’apprentissage et non un instrument politique au service de je ne sais qui.
Le football malien est aussi au centre de la tourmente avec la crise à la Femafoot…
C’est l’illustration parfaite de l’incapacité de l’équipe actuelle à gérer le pays. Depuis l’indépendance, depuis la création de la coupe du Mali, c’est la première fois qu’on a été incapable d’organiser la finale de la coupe du Mali. Ce n’est qu’une illustration de tous les maux, ou encore une conséquence de toute la mauvaise gouvernance que nous vivons. Ce n’est pas une surprise pour moi et, encore une fois, toutes ces raisons nous poussent à croire définitivement que l’équipe actuelle n’est pas une solution pour le Mali.
La lutte contre la corruption reste un défi pour le Mali. Que préconisez-vous contre ce fléau ?
Vous ne pouvez jamais lutter contre la corruption quand vous-même vous êtes le premier à donner le mauvais exemple. Vous avez vu comment l’achat de l’avion présidentiel s’est passé. Vous avez vu comment tous les marchés de l’Etat, sans exception, sont surfacturés. Comment voulez-vous lutter contre la corruption si vous-même vous ne donnez pas d’exemple ? Pour moi, le slogan lutte contre la corruption dans les discours n’est que de la poudre aux yeux. Ça ne sert à rien puisque ceux-là même qui parlent de lutte contre la corruption sont les grands corrompus de la République.
On parle de la disparition de 900 000 cartes Nina lors que vous étiez à la tête du département. Moussa Sinko peut-il édifier les Maliens sur cette rumeur qui risque de revenir dans les débats à l’approche des élections?
Je n’ai pas d’éléments par rapport à ce que vous dit. Je n’ai pas d’information par rapport à cela.
Ancien ministre, directeur d’une prestigieuse école à 45 ans, général de brigade et l’avenir vous souriait à tout point de vue. C’est pourquoi votre démission de l’armée a surpris plus d’un. Depuis quand exactement avez-vous pris cette décision de quitter l’armée et de vous consacrez à la politique ?
La décision a été facile à prendre. Parce qu’on ne peut accepter que 18 millions de Maliens soufrent et qu’une centaine de personnes prennent en otage ces millions de citoyen juste pour satisfaire des besoins ou des conforts personnels. C’est pourquoi il n’a pas été difficile de prendre la décision. Chacun de nous à un devoir envers le Mali : Tout donner à notre pays, puisqu’il nous a tout donné. Voyant que nous sommes en train d’aller vers le mur, au chaos avec la gouvernance actuelle, il n’a pas était difficile pour moi de décider de mettre mon expérience au service de mon pays pour nous éviter le chaos et la destruction.
Pour revenir un peu au chapitre de la réconciliation, il y a un point précis qui inquiète au niveau des forces armées et de sécurités. Qu’est-ce vous envisagez pour souder l’unité qui reste la force de l’armée nationale ?
Par chance, nous avons une armée qui reste encore une armée très disciplinée. C’est une chance, mais nous avons besoin de reformer et de restructurer l’armée, d’équiper et de former les gens, de recruter un peu plus. Egalement au niveau du haut commandement de l’armée, il faut trouver les bonnes personnes. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que cet équilibre soit atteint. Il faut trouver les bonnes personnes, avec des équipements adaptés, un entrainement adéquat et une bonne politique de recrutement, avec un processus de restructuration nous aurons de très bons résultat.
Le Tableau est quand même sombre d’une manière générale. Etes-vous optimiste pour l’avenir du Mali ?
Ce pays a démontré dans l’histoire récente (2012-2013) qu’il dispose de ressorts, de potentialités pour traverser les crises les plus profondes. Mais, malheureusement juste après, en 2013, avec l’élection du président Keïta et l’équipe qu’il a mis en place n’ont fait que nous n’enfoncer dans la crise. Je sais qu’avec l’élection à venir au mois de juillet prochain, si nous arrivons à mettre à Koulouba une bonne équipe, nous allons nous en sortir. Le Malien est travailleur, courageux, il a du savoir-faire. Autant d’atouts nous permettrons de surmonter toutes les difficultés.
Par chance, nous avons encore parmi nous des anciens chefs d’Etat. Je parle du général Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré. Est-ce que vous comptez bénéficier de leur expérience?
Nous avons appelé au rassemblement de tous les Maliens. Ce rassemblement suppose que nous allions vers tout le monde, en particulier, les personnes qui peuvent nous orienter, guider pour nous permettre de comprendre quelles sont les causes profondes et les bonnes solutions à la crise que nous connaissons actuellement. Il sera de notre devoir d’aller vers toutes ces personnes, en particulier les anciens présidents, pour avoir des conseils, des orientations pour mieux cerner les difficultés actuelles.
Enfin, il y a un sujet qui sera un jour ou l’autre abordé par vous. C’est le dossier Sanogo. Qu’envisagez-vous pour la gestion de ce dossier qui fait partie des dossiers brulants de la nation ?
Nous disons que notre justice doit être une justice libre et indépendante. Pour cela, nous disons que nous faisons confiance à la justice et nous demandons à tout le monde de faire confiance en la justice malienne. Et de laisser la justice traitée cette affaire.
Entretien réalisé par
C H Sylla
(L’Aube 952 du lundi 29 janvier 2018)
Source: L’Aube