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Mali : manifestations contre « l’ingérence extérieure »

TENSION. Les manifestations sont en soutien aux dirigeants de la transition sous pression de la Cedeao et de la France à propos des élections et des Russes de Wagner.

 

La question des élections de février 2022 ainsi que celle de l’éventuelle coopération entre les autorités et le groupe de sécurité russe Wagner continuent de chauffer les esprits à Bamako. Ainsi, des milliers de Maliens ont manifesté mercredi pour apporter leur soutien au gouvernement de transition dominé par les militaires « face aux pressions internationales ». Leur objectif : marquer leur solidarité et leur soutien aux autorités de transition et à leur président, le colonel Assimi Goïta, soumis à des pressions, en particulier de la France et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao, 15 pays), pour organiser des élections en février et renoncer à une éventuelle coopération avec le groupe de sécurité privée russe Wagner.

« Cela ne peut pas continuer »

Beaucoup de participants au rassemblement mercredi, à l’appel du mouvement Yerewolo, brandissaient des drapeaux maliens, ainsi que quelques drapeaux russes. D’autres portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Vive Assimi, vive la transition, vive le gouvernement ». « La France et la communauté internationale ont fait neuf ans sans résultat, sans sécurité, sans protection des personnes et des biens », a affirmé Siriki Kouyaté, porte-parole de Yerewolo, en référence au lancement de l’opération militaire française contre les djihadistes dans le nord du Mali en janvier 2013. « Cela ne peut pas continuer », a-t-il ajouté, estimant que, depuis, l’insécurité s’était étendue à tout le pays.

« Contre toute ingérence extérieure »

« Nous sommes contre toute ingérence extérieure », a déclaré Adama Tangara, responsable d’un mouvement de soutien au chérif de Nioro (nord-ouest) Bouyé Haïdara, un influent chef religieux musulman, qui s’est prononcé pour une transition de plusieurs années au lieu des 18 mois prévus pour rendre le pouvoir à des civils élus. La présidente du Groupe des patriotes du Mali (GPM), Keïta Fatoumata Kouyaté, a pour sa part assuré qu’une pétition lancée par son mouvement en 2016 « pour demander à la Russie d’intervenir au Mali » avait recueilli près de 8 millions de signatures, sur 19 millions d’habitants.

Appel à « une meilleure lecture de la situation »

Dans un discours prononcé mardi soir à la veille du 61e anniversaire de l’indépendance, le colonel Goïta a appelé les partenaires du pays à « une meilleure lecture de la situation du Mali, marquée par une crise multidimensionnelle profonde ». Et d’ajouter dans une interview pour la fête nationale : « Aujourd’hui, le Mali traverse des moments difficiles, mais nous ne devons pas désespérer de notre nation, de notre État. »

Source : Le Point Afrique
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