Avec la fin de la saison des pluies des commandos français ont conduit une mission de « recherche dans la profondeur » dans le Litovko malien, région où sévit notamment l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Cette manœuvre devait compléter l’action d’un sous-groupement tactique de Barkhane, opérant aux côtés des forces armées maliennes (FAMa).
Le 17 octobre, raconte l’État-major des armées (EMA), « alors qu’elle était observée par un groupe de combattants appartenant à l’EIGS, une colonne de la force Barkhane a manœuvré, adaptant sa progression en fonction des renseignements, avant d’être prise à partie. »
Les djihadistes étant « sortis du bois », les commandos français, appuyés alternativement par des hélicoptères d’attaque Tigre et des Mirage 2000, sont parvenus à déceler leurs positions et à les surprendre. Dans son compte-rendu hebdomadaire des opérations, l’EMA dit qu’ils sont réussis à « déstructurer le groupe armé terroriste présent dans la zone d’action ». En clair, les assaillants ont été désorganisés, probablement après la mise hors de combat de leur chef.
Cette désorganisation aura été fatale à ce groupe terroriste puis ses 8 combattants ont été « neutralisés ». En outre, 7 motos et des armes ont été récupérées par les commandos français.
Pour rappel, et comme l’avait expliqué le général François Leconte, le chef d’état-major des armées (CEMA), « neutralisation, c’est un terme élégant et la façon de dire qu’on les tue. » Et de préciser : « la notion de neutraliser est intéressante parce qu’un soldat ne cherche pas à tuer pour tuer. Il cherche à éviter que l’ennemi continue à produire ses effets néfastes ou ses actions criminelles, en l’occurrence quand c’est des terroristes. Donc, si on peut le neutraliser effectivement sans avoir à le tuer [en le capturant ou en le blessant, ndlr], c’est aussi bien. »
Quoi qu’il en soit, cette opération illustre « la capacité de manœuvre de la force Barkhane, son aptitude à exploiter les moyens mis à disposition et enfin sur son endurance sur le terrain » et « démontre surtout sa capacité et sa volonté d’opérer dans les zones reculées, pour améliorer la situation sécuritaire du Mali, au profit des populations », souligne l’EMA.
Par ailleurs, le compte-rendu a précisé la nature du soutien que la force Barkhane a apporté aux forces armées maliennes à Boulikessi, théâtre d’une attaque djihadistes meurtrières le 30 septembre dernier.
La semaine passée, l’état-major malien avait en effet dit avoir « neutralisé » 50 de djihadistes dans ce secteur avec l’appui de Barkhane.
Or, selon les explications données par l’EMA, le rôle d’une cinquantaine de militaires français héliportés à Boulikessi entre les 15 et 18 octobre a notamment consisté à renforcer les défenses du camp qui avait été attaqué deux semaines plus tôt et à « conforter le dispositif de réaction » en cas de nouvel assaut. « Des postes de combat ont été aménagés, la défense passive du camp a été valorisée », a-t-il indiqué.
Dans le même temps, c’est à dire le 16 octobre, le bataillon des forces spéciales maliennes (BAFS) a effectivement « pris à partie un groupe armé terroriste », alors qu’il patrouillait dans les environs de Boulikessi. D’où le bilan avancé par l’état-major malien. L’EMA ne donne pas de chiffres et parle de « plusieurs terroristes » mis hors de combat « sans que la force Barkhane n’ait eu besoin d’intervenir. »
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