Le représentant spécial de l’ONU au Mali Bert Koenders a demandé mercredi un renforcement rapide de la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali) et des hélicoptères pour les Casques bleus, soulignant que la sécurité dans le nord du pays reste « précaire ».
« La mission a besoin d’hélicoptères (…) pour accéder aux zones reculées afin de protéger les civils », a déclaré M. Koenders devant le Conseil de sécurité. Il a « invité les membres du Conseil et les pays qui fournissent des troupes (à la Minusma) à faire le maximum pour permettre un déploiement rapide de moyens de transport et de bataillons supplémentaires au Mali ».
La Minusma ne dispose pour l’instant que de deux hélicoptères civils, « ce qui n’est absolument pas suffisant », a précisé ensuite à la presse M. Koenders. « Nous ne tournons pas encore à plein régime, il faut dès que possible compléter le déploiement de certains bataillons d’infanterie ».
Selon lui, la Minusma ne compte actuellement que « 50 pour cent des troupes nécessaires », soit environ 6.000 hommes, essentiellement de pays africains, sur quelque 12.000 prévus. La Minusma doit en principe atteindre son plein effectif d’ici la fin de l’année.
M. Koenders a mis l’accent devant le Conseil sur « les risques d’attaques asymétriques », c’est-à-dire d’attentats terroristes. Le récent attentat à Tombouctou et les tirs d’obus à Gao sont « un important rappel à l’ordre », a-t-il estimé en se déclarant « inquiet de la fragilité de la situation sécuritaire, en particulier dans le nord ».
Pour l’ambassadeur français Gérard Araud, ces attaques constituent certes « une alerte » mais « elles étaient menées en amateur et n’étaient pas coordonnées ». Il a confirmé que le désengagement français « se déroulait au rythme annoncé » avec pour objectif d’avoir un millier de soldats au Mali « au début de l’an prochain ».
M. Koenders a par ailleurs déploré que l’appel de fonds lancé pour remédier à la crise humanitaire au Mali n’ait reçu qu’un « faible soutien international »: cet appel de 477 millions de dollars n’est financé pour l’instant qu’à 37%, « laissant un trou de 300 millions de dollars » alors que les besoins « restent impressionnants ».
S’adressant lui aussi au Conseil, le ministre malien de la Réconciliation nationale, Cheick Oumar Diarrah, a « lancé un appel pressant à la communauté internationale afin qu’elle mobilise d’urgence les contributions attendues pour relancer le développement économique au Mali ».
Il a lui aussi estimé que « la lutte contre le terrorisme et le crime organisé n’était pas terminée au Mali » et qu’il restait « beaucoup à faire » sur le plan humanitaire.