Alors que les initiatives visant à éradiquer le terrorisme dans le Sahel se multiplient, les activités des extrémistes dans la région semblent se renforcer. L’arrivée de milliers de djihadistes dans la région ces derniers mois, préoccupe au plus haut point.

Les Etats-Unis s’inquiètent d’une possible attaque terroriste à Bamako, la capitale malienne. L’information a été rendue publique par l’ambassade américaine près le Mali, le jeudi 16 juin sur son site Internet.

Dans son communiqué, la représentation diplomatique américaine au Mali annonce « qu’une attaque terroriste à Bamako pourrait être planifiée et viser les bureaux du gouvernement malien, l’aéroport et/ou les lieux fréquentés par les Occidentaux, notamment les installations diplomatiques, les hôtels et les restaurants ».

La note d’information indique ensuite une série de mesures à l’endroit des employés de l’ambassade en réponse aux menaces de sécurité. Il s’agit de la mise en place d’un couvre-feu pour les employés de l’ambassade de 23h00 à 5h00 tous les jours, et la limitation de leurs déplacements dans la capitale malienne. Elle conseille en outre, de continuer à faire preuve de vigilance au Mali, notamment dans les lieux fréquentés par les touristes occidentaux, de passer en revue les plans de sécurité personnels, de garder un profil bas, de garder un moyen de communication (téléphone portable, etc.) chargé en tout temps et de surveiller les médias locaux pour les mises à jour, entre autres mesures.

Cette information intervient moins d’un mois après l’annonce par le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) de l’arrivée de plus de 5000 combattants étrangers dans les rangs des groupes terroristes actifs dans la région sahélo-saharienne. Cet afflux massif de terroristes est dû à l’effondrement de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Le CAERT précise que cette situation constitue « une menace durable, avec des impacts à long terme et quasi permanents » pour le Sahel sur les plans sécuritaire et économique.

Pour le Mali qui, à l’instar des autres pays du Sahel, est en première ligne face aux extrémistes, l’opération de lutte contre le terrorisme s’annonce un peu plus compliquée. En effet, Bamako a entrepris récemment de se séparer de son principal partenaire sécuritaire qui est la France. Le 17 février dernier, dans une déclaration conjointe avec ses partenaires d’Europe et du Canada, celle-ci a d’ailleurs annoncé son retrait du pays.

Jean-Marc Gogbeu

Source : Agence Ecofin