Les Maliens ne décolèrent pas après l’arrêt de la cour constitutionnelle sur le second tour des législatives. Des manifestations quotidiennes interviennent depuis dans les régions de Kayes, koulikoro, Sikasso, Mopti et dans le District de Bamako.
Un air de révolution souffle au Mali depuis cinq jours. On érige des barricades, on brûle des pneus, coupe des routes et brandit des slogans hostiles à l’Etat. Et pour cause ? « Le peuple demande à la cour constitutionnelle et au président de la République de lui retourner ses voix », explique Souleymane Touré, chargé de communication de la fédération nationale de cyclisme joint au téléphone à Nièna. Depuis l’arrêt de la cour constitutionnelle, cette bourgade située à 300 Km de Bamako dans la région de Sikasso ne décolère pas. Ce lundi 4 mai encore, les partisans de la liste ADEMA-PASJ, ASMAA-CFP, ADP-MALIBA, CFD viennent de couper la route, contraignant des dizaines de véhicules à l’arrêt sous l’œil impuissant de la poignée de force de l’ordre que compte l’Arrondissement.
Même son de cloche à 75 Km de là, à Sikasso. Ils sont des centaines à couper la route principale qui lie la région à Bamako à l’aide de pneus en flammes. « A Sikasso les jeunes ont passé la soirée à brûler des pneus. Il en est de même aujourd’hui. Les manifestants ont même été devant le gouvernorat », explique Zoumana Marico, joint à Sikasso. Le Dr. Oumar Marico serait en route pour rejoindre les manifestants.
Le district de Bamako n’est pas en marge des manifestations, notamment en commune I où des échauffourées ont éclatés entre forces de l’ordre et partisans de la liste PRVM FASOKO et YELEMA. « Nos leaders sont en réunions. Après cette manifestation avortée, ils s’apprêtent à en organiser une autre très bientôt », déclare Ibrahim Kéïta, community manager d’un candidat de la liste PRVM FASOKO et YELEMA.
Les partisans de la liste ADJS HORONYA TON-PARENA-PRVM FASOKO ont marché à Kanadjiguila, dans la commune du Mandé, cercle de Kati, pour « faire respecter son choix ». Et pour ne rien régler, le camp I de la gendarmerie vient d’arrêter le candidat de l’ADJS HORONYA TON tôt dans la matinée. « Ce matin Bourama Tidiane Traoré a été arrêté par le camp I de la gendarmerie. Je me suis rendu audit camp afin de connaitre les motifs de son arrestation mais en vain. On m’a également interdit de le voir. Cependant ce qui est sûr, il n’a rien à voir avec les différentes manifestations qui interviennent un peu partout dans le cercle », rassure Salif Sacko, secrétaire administratif du parti.
La cour constitutionnelle a rendu son arrêt le 30 avril dernier. Plusieurs résultats provisoires issus du ministère de l’administration territoriale ont été modifiés, créant ainsi une vague de contestations à travers le pays. Au regard de la crise politico-sécuritaire et sanitaire auxquelles le Mali fait face, une détérioration de la situation pourrait plonger le pays dans un abîme sans issu.
Boubacar Diallo
Source: journaldumali