Journée de mobilisation contre l’excision. Le 6 février de chaque année est consacré dans de nombreux pays à la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF). Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, environ 200 millions de femmes sont victimes de cette pratique. Au Mali le taux de prévalence est de 91%.
La pratique de l’excision reste largement répandue au Mali. Le pays figure en tête de ceux qui pratiquent les mutilations génitales. La sensibilisation pour l’abandonde la pratique, ne semble pas faire l’unanimité au sein de la société. Ce qui pose des limites selon les partenaires techniques et financiers.
Selon Josiane Yaguibou, chef de file des partenaires techniques et financiers :
« Cette loi tant qu’elle ne sera pas mise en place les donateurs ne verront pas le Mali comme un pays engagé contre cette pratique (…). Nous avons des victimes, mais les auteurs ne sont pas poursuivis car il n’y a pas de loi pour condamner (…). »
Le taux de prévalence de l’excision stagne. De 2017 à nos jours, il est de 91%. Ce fort taux s’explique essentiellement par la dimension culturelle de la pratique de l’excision. Avant, elle était pratiquée sur les jeunes filles âgées d’environ 15 ans. Aujourd’hui l’excision est réalisée avant l’âge de 5 ans en milieu rural et dans les 40 jours suivant la naissance en milieu urbain.
Absence de loi
Selon les organisations féminines et leurs partenaires, après quatorze années de lutte et de dénonciation, le chemin est encore long pour l’éradication de l’excision. Outre l’absence de loi en la matière, la lutte contre la pratique reste confrontée au poids de la religion, aux croyances traditionnelles, entre autres.
Mme Guindo Yacine Gakou, directrice générale du Programme national de lutte contre l’excision
Studio tamani