Le président français doit rencontrer lundi, en Mauritanie, les dirigeants du G5 Sahel qui regroupe les pays de la région luttant contre les groupes terroristes islamistes. L’attaque de vendredi a fait au moins trois morts.
Les images des dégâts laissent imaginer l’ampleur de l’explosion. Vendredi, pour la première fois, le quartier général du G5 Sahel a été visé par un attentat-suicide islamiste. La force, qui regroupe cinq pays de la région (le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) luttant contre le terrorisme djihadiste qui la gangrène, a été frappée en son cœur, à Sévaré, dans le centre du Mali. Trois personnes sont mortes.
L’attaque a été menée par le biais d’un véhicule piégé, visiblement grimé aux couleurs de la force internationale. Tout le mur d’entrée du bâtiment a été soufflé par la déflagration qui a projeté le véhicule à l’intérieur de l’enceinte. Plusieurs bâtiments de couleur jaune et rose du poste de commandement de la force conjointe opérationnel depuis octobre 2017 qui abritent des officiers de liaison des cinq États membres ont également souffert de l’explosion.
L’action a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, alliance de divers groupes terroristes régionaux lancée en 2017 pour contrer l’influence grandissante de l’État islamique au Sahel.
Les craintes de l’ONU
Le kamikaze qui conduisait le véhicule est mort, ainsi qu’un autre assaillant. Le groupe terroriste affirme avoir eu recours à des personnes «infiltrées» pour perpétrer l’attentat. Quatre suspects ont été arrêtés. Les terroristes ont réussi à tuer au moins trois personnes dans le QG, deux militaires et un civil. Plusieurs autres auraient été blessés.
Dans des communiqués publiés à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité ont condamné l’attentat «dans les termes les plus fermes» et menacé de sanctions ses commanditaires.
Il y a un mois tout juste, Antonio Guterres visitait le quartier général du G5 Sahel. Il soulignait dans un rapport les vulnérabilités de plusieurs installations au Mali, notamment celle de Sévaré, qui nécessite de renforcer ses défenses. «Les conditions précaires dans ces sites et aux alentours représentent une lourde menace pour la sécurité, et retardent le déploiement du reste des contingents», estimait un rapport de l’ONU.
Moment clé
L’attaque intervient à un moment clé pour la région. Elle se déroule à un mois du premier tour de l’élection présidentielle malienne, laissant craindre de possibles actions du groupe djihadistes pour perturber le vote.
Elle se déroule également deux jours avant l’ouverture du sommet de l’Union africaine à Nouakchott, en Mauritanie. Lundi, en parallèle, les dirigeants du G5 Sahel doivent se retrouver en présence d’Emmanuel Macron, pour évoquer le bilan de cette force créée il y a quatre ans et que la France souhaite faire monter en puissance estimant que l’association peut servir de modèle aux Africains.
Source: lefigaro