Le président de transition malien Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, arrêtés lundi par les militaires, ont été placés hors de leurs prérogatives afin de “préserver la Charte de transition et défendre la République”, a indiqué le vice-président de transition malien, le colonel Assimi Goïta, dans un communiqué publié ce mardi.
“Tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la transition s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la Charte de transition et défendre la République”, souligne le communiqué.
Selon le texte, cette arrestation est consécutive à une crise de plusieurs mois au plan national marquée par des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques.
“Le gouvernement dirigé par M. Ouane s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux”, a déploré le vice-président.
Il a aussi reproché au président N’Daw d’avoir “accepté la démission du gouvernement et reconduit immédiatement le Premier ministre” de “façon unilatérale” avec pour mandat de former un nouveau gouvernement.
La conséquence, selon le communiqué, a été une consternation générale marquée par la persistance des grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), dont l’issue est finalement une grève illimitée.
“Cet état de fait constitue une véritable asphyxie de l’économique malienne et partant, la garantie d’une instabilité aux conséquences incommensurables”, a souligné le colonel Goïta, qui a également reproché au président de ne pas l’avoir consulté sur le choix des ministres de la Défense et de la Sécurité.
“Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la Charte de transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020”, a-t-il déploré.
Tout en invitant les populations à vaquer librement à leurs occupations, M. Goïta a tenu à préciser que “le processus de transition suit son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022”.
Le médiateur de la CEDEAO pour la crise malienne, Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi dans la capitale malienne pour décanter la situation.