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Mali : le paludisme, un cauchemar pour les femmes enceintes

Les femmes enceintes sont potentiellement exposées au paludisme au Mali. Elles payent un lourd tribut chaque année. Malgré les moyens de prévention et de prise en charge en vigueur, la gestation est un cauchemar pour nombre d’entre elles.

 

 

« J’ai été surprise d’apprendre que mes fausses couches étaient dues au paludisme.» Trentenaire, mère de deux garçons, Matou a survécu à deux fausses couches, dans l’intervalle de 8 mois. Faute de suivi, la jeune femme ignorait l’origine du mal, qu’elle assimilait aux manifestations de la gestation. Plus tard, elle découvre, grâce aux analyses effectuées que le paludisme était la cause de ce drame.

De nombreuses femmes en âge de procréer sont exposées aux conséquences du paludisme au Mali. La plupart ne font pas correctement le suivi de leur grossesse, et ne recourent pas aux moyens de prévention et de traitement, gratuitement offerts dans les centres de santé. Comme en témoigne le récit de Guindo Assétou Kaba Diakité, sage-femme au centre de santé de référence de Sogoniko, en commune VI du district de Bamako.

« Jumeau décédé, en décomposition »

« Il y a quelques mois de cela, une femme enceinte de jumeaux est venue à l’hôpital très affaiblie par le paludisme. Elle n’avait jamais fait de consultation car son mari trouvait cela inutile. Après s’être fait consulter, les médecins ont découvert que l’un des jumeaux était décédé, et en décomposition depuis trois semaines », relate l’agente de sante.

Pourtant, au cours de cette période, elles sont vulnérables à beaucoup de maladies notamment le paludisme, qui « provoque l’hypoglycémie ou encore l’anémie chez la femme enceinte », explique  Dr Maiga Zeynabou Diop, médecin traitant à la clinique Bara de  Faladiè, située sur la rive droite du fleuve Niger à Bamako. « Au-delà de cela, elle court le risque d’avortement. Le bébé quant à lui risque l’hypotrophie (retard de croissance), une souffrance fœtale ou encore la mort intra-utérine », ajoute la professionnelle de santé.

« Dormir sous moustiquaire imprégnée »

Pour une grossesse réussie, il est conseillé à toute femme enceinte de se faire consulter régulièrement par un personnel sanitaire, afin d’établir un bilan de santé et proposer un traitement idoine au besoin. « Dès la première consultation, nous recommandons à la future maman de dormir sous moustiquaire imprégnée chaque soir, en plus du suivi des CPN ou encore la prise du Sulfadoxine /Pyriméthamine (SP) », insiste Fatoumata Koné, sage-femme conseillère au Centre de santé communautaire de la commune 2.

Matou aurait pu sauver sa grossesse. Au Mali comme dans nombre de pays à forte endémicité des efforts sont consentis pour prévenir et traiter les cas de paludisme, chez les femmes enceintes et chez les enfants de 0 à 5 ans, qui payent le lourd tribut chaque année. L’Organisation mondiale de la santé recommande un certain nombre de mesures pour faire face aux cas de paludisme chez les femmes en état de grossesse : le traitement préventif intermittent, la prise en charge efficace des cas de paludisme.

Source : Benbere

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