Le gouvernement malien a accusé mercredi la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) « d’actes attentatoires à la souveraineté nationale », et lui reproche de violer l’accord de paix d’Alger.
Le gouvernement dit dans un communiqué constater « avec indignation que, depuis un moment, la Coordination des mouvements de l’Azawad s’arroge des actes régaliens de l’État en violation flagrante des termes de l’Accord » de paix d’Alger.«La CMA, alliance à dominante touareg d’anciens groupes armés rebelles, est signataire de cet accord de 2015 avec une alliance de groupes armés pro-gouvernementaux.
La mise en oeuvre de cet accord ainsi que le redressement de l’autorité de l’État sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises, africaines et onusiennes.
L’accord d’Alger tarde à être appliqué et de vastes étendues du Nord du Mali demeurent sous le contrôle des ex-rebelles indépendantistes. La CMA contrôle Kidal, à 1.500 km au Nord-Est de Bamako, bastion culturel touareg et berceau historique des clans les plus influents.
Les « actes antirépublicains » de la CMA « vont d’une prétendue grâce accordée à des détenus, à la délivrance d’autorisations de déplacement sur des sites d’orpaillage, en passant par le refus de recevoir les médecins en charge de la lutte contre la maladie à coronavirus », détaille le gouvernement.
Appel à la « retenue »
Il cite aussi les « nombreux obstacles érigés » à la présence de l’armée malienne, revenue à Kidal le 13 février. Avant cette date, l’État malien n’avait quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les unités rentrées à Kidal sont supposées donner l’exemple de la réconciliation puisqu’elles comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord d’Alger.