Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR), un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile malienne, a déclaré vendredi qu’il est hasardeux de vouloir organiser les élections législatives le 24 novembre dans la région de Kidal et invité les autorités nationales à les reporter jusqu’à la restauration de l’autorité de l’Etat, indique une déclaration rendue publique ce jour.
Le FDR dit avoir pris note de l’évacuation des bâtiments de l’ Etat et de l’antenne de la radio nationale par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), à Kidal, le 14 novembre 2013.
Le même front adresse ses félicitations à la Mission de l’ONU pour le rôle qu’elle a joué dans cette action qui va dans le sens de la restauration de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire, conformément à l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin dernier.
« Dans le même sens, le FDR invite la France à clarifier sa position vis-à-vis du MNLA, notamment après les révélations contenues dans l’interview accordée par un porte-parole du groupe rebelle au quotidien « Le Monde » daté du 14 novembre », indique la même déclaration.
Pour le FDR, l’enlèvement et l’odieux assassinat des journalistes de Radio France internationale (RFI) en plein jour font suite à une longue série d’attaques contre la sécurité, la stabilité et l’autorité de l’Etat malien dans la région de Kidal.
« Non seulement des combattants qui devraient être cantonnés et désarmés ne l’ont pas été, mais des groupes terroristes tels Ansardine et AQMI ont refait surface dans la région », regrette le FDR, ajoutant « ces groupes qui ont, avec le MNLA, commis des crimes inqualifiables tels que l’exécution de près d’une centaine de soldats maliens à Aguel-Hoc (janvier 2012), et la lapidation à mort d’un couple en juillet 2012″.
Depuis l’assassinat des deux journalistes français, les autorités maliennes et les représentants de la communauté internationale sont unanimes à reconnaître que l’Etat malien ne contrôle pas Kidal, affirme le FDR dans sa déclaration.
Le front estime que « dans ces conditions, il est hasardeux de vouloir organiser les élections législatives dans cette région le 24 novembre 2013. Par conséquent, le FDR invite le président de la République (Ibrahim Boubacar Kéita, Ndlr) et le Gouvernement à reporter les législatives dans la région de Kidal jusqu’à la restauration de l’autorité de l’Etat ».
Le front les invite à « clarifier les relations entre le RPM ( rassemblement pour le Mali, le parti du président malien, Ndlr) d’ une part, et Ansardine/MUJAO d’autre part ». « Plusieurs dirigeants de ces groupes sont sur les listes de candidatures du parti présidentiel, en particulier à Kidal où trois des quatre candidats du RPM sont d’Ansardine », conclut le texte signé par le porte-parole du FDR, Amadou Koïta.