La semaine nationale de lutte contre la corruption et la délinquance financière du 9 au 16 décembre, entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la lutte contre la corruption.
Quelques mois après son accession au pouvoir, le président avait pourtant fait de la lutte contre la délinquance financière l’une de ses priorités. « Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat », avait-il alors déclaré, avant de lutter contre la corruption.
Au Mali, les récentes avancées de la campagne anticorruption lancée par la justice malienne suscitent des espoirs. Si elles peuvent paraître trop lentes pour certains, elles sont cependant saluées par la Plateforme malienne de lutte contre la corruption et le chômage (PCC).
Quoi qu’il en soit, les citoyens semblent avoir perdu confiance en l’Etat. Le dernier baromètre mondial de la corruption de Transparency International souligne qu’en 2019, au Mali, 71 % des personnes interrogées ont estimé que leur gouvernement faisait un mauvais travail en matière de lutte contre la corruption.
L’arrestation de certaines personnalités est un bon signe pour deux raisons. Cela donne l’espoir au peuple malien qu’il est possible de lutter contre la corruption et cela montre aussi que l’on va vers la fin de l’impunité et qu’une personne ne peut plus se permettre de prendre la part de 10 millions, 20 millions de personnes. C’est ce que cette loi prévoit dans le code pénal au chapitre du crime et délits de nature économique et contre la chose publique dans sa section du faux en écriture, Selon l’article 103 du code pénal : « il est dit que tout fonctionnaire, au sens du présent code, qui aura commis un faux dans l’exercice de ses fonctions, sera puni de la réclusion de cinq à vingt ans d’interdiction de séjour. Le faux commis par toute autre personne sera puni de cinq à dix ans de réclusion et facultativement de cinq à dix ans d’interdiction de séjour. Lorsque le préjudice certain ou éventuel sera évaluable en argent et inférieur à 50.000francs, la peine sera, quel que soit l’auteur, un emprisonnement de deux à cinq ans. L’interdiction de séjour pourra en outre être prononcée pour deux à cinq ans ». Et l’article 107 stipule que : « tout fonctionnaire civil ou militaire, tout agent ou employé de l’Etat, des collectivités publiques ou des organismes visés à l’article précédent, qui aura porté atteinte aux biens publics par l’un des moyens suivants : soustraction frauduleuse, détournement ou abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux, autres malversations, sera puni des peines prévues au présent article. Seront considérée comme complice, les responsables de société et entreprises d’Etat, fonctionnaires et agents de l’Etat ou des entreprises, préposés au contrôle qui, par manquement aux devoirs se leurs charges, auront facilité ou couvert les atteintes aux biens publics ». Certaines voix au Mali critiquent cependant le fait que si certes, les têtes tombent, il s’agit surtout des plus hauts placés.
Mohamed Sogodogo, stagiaire
Source : Infosept