Conflits communautaires, enlèvements, attaques de bandits armés, attentats terroristes, tel est le quotidien des populations au Centre et au Nord du Mali. Après l’attaque du camp militaire de Dioura cette semaine qui a fait 26 soldats tués, le Mouvement d’auto-défense Dan Nan Amassagou, décide de reprendre ses patrouilles en vue de sécuriser les personnes et leurs biens. Une déclaration faite dans un communiqué par ses responsables.
Dan Nan Amassagou justifie cette décision par la recrudescence des attaques qui risque de perturber les travaux champêtres de cette année. Pour ses responsables, si la population ne parvient pas à cultiver, on doit s’attendre « à la famine » dans cette partie du pays.
Peu avant cette décision, le camp militaire de Dioura dans le cercle de Tenenkou a été attaqué par des présumés jihadistes. Cette attaque qui a fait au moins 26 mortsparmi les soldats maliens a créé la colère au sein de la population. Plusieurs femmes et enfants ont manifesté pour dénoncer des mauvaises conditions de travail des militaires.
Toujours dans le centre du pays vers la frontière burkinabè, le chef de village de Boulkessy dans le cercle de Douentza est porté disparu depuis le 15 mars dernier. On ignore les responsables de ce rapt. Mais selon sa famille, il est accusé d’être un informateur des militaires présents dans la zone.
C’est dans cette ambiance délétère qu’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies séjourne depuis hier vendredi à Bamako. Elle est venue se pencher sur la situation sécuritaire du pays et évaluer la mise en œuvre de l’accord pour la paix
Cette visite intervient à trois mois du renouvellement du mandat de la MINUSMA prévu en juin prochain.
Les femmes demandent à l’Etat de s’impliquer dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires au front. Pour elles, il est inadmissible que des soldats meurent ainsi après des attaques jihadistes.
Dembele Yaye Diarra, présidente des femmes militaires du camp Amadou Sékou Tall de Ségou.
Studio Tamani