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Mali : la principale association d’étudiants dissoute

Le dernier incident en date s’est déroulé le 28 février lorsqu’un étudiant de l’Université de Bamako a trouvé la mort et qu’il y a eu plusieurs blessés dans un affrontement armé entre les différents clans de l’Association des élèves et étudiants du Mali, (AEEM). Un conflit en lien avec le renouvellement du bureau de ladite association. Le secrétaire général et huit autres membres de son bureau ont, d’ailleurs, été placés sous mandat de dépôt.

C’est ce qui a conduit à la dissolution de l’AEEM. Une décision qui a surpris. Pour l’instant, les autres membres en liberté disent observer la situation avant d’agir.

L’un d’entre eux, qui a préféré garder l’anonymat, rappelle que “c’est l‘Etat qui doit s’assumer en premier”.

Il se souvient qu’“en 2016, il y a eu un forum sur l’insécurité en milieu scolaire et universitaire. Il y a eu une feuille de route pour laquelle beaucoup de partenaires, les acteurs, y compris les autorités, ont fait des recommandations par rapport à la sécurisation des espaces universitaires. Et je dirais que cette feuille de route n’a pas été respectée jusqu’à nos jours.”

“Les étudiants viennent avec des armes”

Il faut souligner que des armes et d’importantes sommes d’argent ont été retrouvées à plusieurs reprises dans les locaux de l’association. Mais pour cet ancien membre de l’AEEM, la dissolution n’est pas la solution.

“Le plus important, je crois, c’était de partir vers des réformes, les réformes au niveau des textes, des choix des responsables de l’association parce que c’est une association qui s’est beaucoup investie pour l’avènement de la démocratie au Mali.”

Il poursuit : “Mais les étudiants utilisent, généralement, les armes dans l’espace universitaire. Tu peux être armé jusqu’aux dents et entrer sans problème. Mais même si les étudiants viennent avec des armes, le minimum c’est quand même que l’Etat parvienne à contrôler l’espace universitaire. L’AEEM a demandé cela à maintes reprises.” 

Avant l’Association des élèves et étudiants, les militaires avaient dissous d’autres organisations de la société civile. Il s’agit de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko et de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali.

Cela montre une volonté des autorités militaires maliennes de museler la société civile, selon maître Mamadou Ismaël Konaté, avocat et membre engagé de la société civile.

“Cette démarche est habituelle parce qu’elle résulte de la mauvaise appréciation des autorités qui sont en place, qui veulent simplement anéantir le droit, anéantir les libertés. Aujourd’hui, dans ce pays, plus personne ne prend le risque de parler parce que des juges sont au service d’un régime militaire qui pense que le musellement est le meilleur moyen de gouverner.” 

Pour exemple, plusieurs acteurs de la société civile qui ont l’habitude d’accorder des interviews à la DW, ont préféré cette fois dénoncer de manière anonyme la décision des militaires, pour ne pas s’attirer de problèmes.

DW

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