Au Mali, le CNSP a pris tout le monde par surprise ce jeudi soir. La junte militaire, au pouvoir depuis le 18 août, a confirmé que les concertations nationales sur la transition politique à venir débuteraient bien ce vendredi, mais sous un format sensiblement différent.
Avec notre envoyé spécial à Bamako, David Baché
Le principal changement, c’est la durée de ces concertations. Initialement, elles devaient se tenir demain samedi et dimanche, deux jours seulement. En fin de compte, elles se diviseront en deux phases, et ce n’est qu’à l’issue de la seconde, samedi 12, dans huit jours, qu’elles seront achevées.
Ce samedi, il s’agira pour les représentants des partis politiques, de la société civile, des syndicats ou encore des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015, qui sont tous conviés, d’en « valider les termes de références ». En clair, de se mettre d’accord sur les objectifs de ces concertations. Des concertations qui n’entreront dans le vif du sujet que la semaine prochaine, de jeudi à samedi. Cela fera presque quatre semaines que le coup d’État aura eu lieu.
Décentralisation
Un étalement donc de ces concertations, mais également une volonté de les décentraliser et d’impliquer les territoires. En effet, les échanges débuteront demain à Bamako, comme prévu, mais aussi dans les capitales régionales. Dans le nord, le centre et le sud du pays donc, sous l’autorité des gouverneurs. Ce n’était, jusqu’à hier soir, pas au programme.
L’inclusivité des concertations se jouait surtout en termes d’acteurs concernés. On se souvient du mouvement d’humeur du M5-RFP, la semaine dernière, qui exigeait d’être davantage associé à l’organisation de cet évènement. Pas de commentaire de la part du M5 sur ce sujet pour le moment. La coalition qui avait mené la contestation dans les rues, avant le coup d’État militaire, doit se réunir ce vendredi après-midi à Bamako, après avoir eu un nouvel échange avec la junte cette nuit.
Cette décision d’impliquer les territoires semble d’ailleurs avoir été prise un peu au dernier moment : les groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix, n’en étaient par exemple pas informés. Un cadre de l’un de ces groupes confiait du coup sa « confusion », ce vendredi matin, sur le sujet. Un autre insiste cependant sur la nécessité de jouer le jeu et de « privilégier la discussion ». La seconde phase des concertations, la semaine prochaine, réunira à Bamako des délégués nationaux, régionaux et de la diaspora.
RFI