Grosse friture dans l’air. Le fils du Chef de l’État du Mali, Karim KEITA Alias Kathio vient de lâcher une bombe dans la sphère politico-militaire malienne. Vendredi dernier, lors de la conférence organisée par la Coordination des Elus Français d’Origine Malienne (Cefom), Conférence-débats pour la paix au Mali intitulée : “7 ans après SERVAL, où en sommes-nous ?”, le fils du pater de Président a asséné ces propos aux allures accablantes: “Les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, (…) je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat”. Décryptage
Karim Keita Alias Katio sait bien de quoi il parle. Député et Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, il a largué des missiles à l’assistance venue l’écouter vendredi dernier dans le cadre de la conférence organisée par la Coordination des Elus Français d’Origine Malienne (Cefom), Conférence-débats pour la paix au Mali intitulée : « 7 ans après SERVAL, où en sommes-nous ? ». Suffisant pour faire monter l’adrénaline chez les participants de ce raout organisé par la Coordination des Élus français d’origine malienne (Cefom) des Maliens à Paris.
« Les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat ». Voilà la réponse donnée par Karim Keita. Devant l’assistance presque exclusivement malienne, les propos du Président de la Commission Défense, sécurité et protection civile de l’Assemblée nationale malienne ont détonné comme une fusée.
En effet, dans le cadre du renforcement des capacités des forces armées maliennes (Fama), une loi d’orientation et de programmation militaire a permis l’acquisition de plusieurs équipements militaires dans des conditions obscures dénoncées a l’époque par le Parti pour la renaissance nationale (Parena, dont le chef Tiebile Drame est aujourd’hui l’inamovible ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale).
Le document, disponible sur internet dénonçait l’achat d’un hélicoptère super PUMA d’occasion en Irlande et payé en espèces à près de 3,5 milliards de FCFA qui s’est vite trouvé cloué au sol, malgré l’achat de pièces de rechange à hauteur de 3 milliards de franc CFA.
Un second Super PUMA avait été acquis à 3,9 milliards de FCFA auprès d’Airbus et le document du Parena affirmait que les termes et conditions de ce contrat sont « inconnus » et un cabinet d’audit écrivait que « le document du contrat est tout simplement illisible ».
Sur Bloomberg.com, un officier supérieur malien déclarait que les deux aéronefs n’étaient pas en mesure de voler à la fin janvier 2018. On apprend par ailleurs que malgré les milliards engloutis dans l’achat de pièces de rechange, les Super Puma maliens tombent très souvent en panne.
En dénonçant donc cette situation devant tout ce qu’il y a de plus officiel tant maliens que français lors de la rencontre qui de surcroit se tenait au sein de l’hémicycle français, événement organisé en partenariat avec la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale française, l’honorable Karim Keita a cassé le classique tabou et a mis les pieds dans les plats devant le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internatiobale du Mali (Tiebile Drame), de l’ambassadeur du Mali en France (Toumani Djime Diallo), la présidente de la commission des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des maliens de l’extérieur de l’Assemblée nationale du Mali. Jean-Paul LECOQ, Député membre de la commission des Affaires étrangères qui était aux côtés des élus français d’origine malienne, n’en croyait pas ses oreilles.
La Coordination des Élus Français d’Origine Malienne (CEFOM) comptait apporter sa contribution pour l’atteinte de ces objectifs de paix et dedeveloppment en espérant que les conclusions de la conférence-débat lors de cette journée serviront de levier pour mettre en oeuvre des activités autour de la culture de la paix auprès des communautés maliennes en Europe. Les bombes larguées par Karim KEITA Alias Kathio ne seront pas oubliées de sitôt sur les bords de la Seine.
Par Oussouf Diagola, Grand reporter pour Confidentiel Afrique à Paris (France)
Source: Mali Tribune