Nous condamnons fermement l’usage excessif de la force qui a résulté en la mort de trois individus et à la blessure de plusieurs autres entre le 11 et le 12 mai à Kayes au Mali
En réaction aux violences suite à un usage létal de la force par les forces de l’ordre ayant entraîné la mort de trois personnes, Ousmane Diallo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International a déclaré :
« La mort d’un jeune motocycliste le 11 mai dans la nuit suite à des tirs par balles d’un agent de police qui n’était pas en service, a suscité des manifestations et des violences qui ont continué jusqu’à hier dans la ville.
« Outre le motocycliste, deux autres personnes dont un mineur, ont été tuées par balles, lors des manifestations, et plusieurs autres ont été gravement blessées. Nous condamnons fermement cet usage excessif de la force qui a résulté en la mort de trois individus et à la blessure de plusieurs autres.
« Les autorités maliennes ont déclaré que la lumière serait faite sur ces incidents. Nous les exhortons à mener une enquête impartiale et transparente afin de situer toutes les responsabilités dans ces atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique des individus. Tous les responsables de ces différentes violations doivent être poursuivis et jugés à travers un procès équitable.
« Les autorités doivent également revoir les modes de procédure des forces de sécurité afin de prévenir dans le futur tout usage excessif de la force lors des interpellations et dans la gestion des rassemblements publics.»
Le 11 mai dans la soirée à Kayes, au nord-ouest du Mali, un motocycliste de 17 ans, Seyba Tamboura, a été interpellé par un agent de police qui n’était pas en service. L’agent a tiré sur Seyba Tamboura lors de son interpellation, entrainant sa mort.
Ceci a été suivi le lendemain,12 mai, par des manifestations entachées de violences, avec notamment le saccage de postes de police et l’incendie du commissariat central du 2e arrondissement de la ville.
Durant ces manifestations, deux individus, dont un garçon de 12 ans, ont perdu la vie à la suite des tirs de balles des forces de l’ordre. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’hôpital de la ville durant la journée du 12 mai. Plusieurs personnes ont par ailleurs été blessées, dont une grièvement.
Les manifestations ont repris durant la journée d’hier 13 mai à la suite de l’enterrement des trois victimes au cimentière de Kayes-Ndi et alors qu’une mission gouvernementale s’était rendue dans la ville pour apaiser la situation. Ces manifestations ont été caractérisées par le saccage de la préfecture de Kayes et la blessure de plusieurs manifestants.
Ousmane Diallo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International