Hamed Bakayoko, ministre ivoirien de la Défense a été cité sans preuve par Dr Oumar Mariko, président du Mouvement démocratique populaire (MDP) dans une affaire d’armes au Mali. Il l’a fait savoir sous forme de rumeur au cours d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à Djélibougou, dans le district de Bamako, dans la commune 5.
Qui en veut au ministre de la défense Hamed Bakayoko ? En effet, il a été mis en cause sans preuve par Oumar Mariko, président du MDP dans une curieuse affaire d’armes. Dr Oumar Mariko s’est prononcé sur les rumeurs faisant état de la prétendue présence de mercenaires guinéens et étrangers au Mali pour tuer les manifestants. Notamment des ivoiriens, des burkinabès et certains parlant anglais. Dr Oumar Mariko dit être prudent tout en cherchant la vérité. Pour lui, l’heure n’est pas à l’accusation sans fondement.
« Nous avons appris également, qu’il y avait la présence de la Brigade anti-criminalité. Et que des snipers tiraient sur la foule, sachons que dans les dispositifs de Forsat, il est prévu des snipers. Alors de l’autre côté, on nous a fait comprendre qu’il y avait des étrangers parce que parmi les forces qui étaient là, certains parlaient anglais, d’autres parlaient d’autres langues, d’autres parlaient mossi. Parce que quand on dit ‘’waka-waka’’, tout le monde sait que ça veut dire : Vient en mossi. Bon, il y a des Mossis en République du Mali », a détaillé l’opposant malien, reconnu comme très critique vis-à-vis du président Ibrahim Boubacar Kéïta.
« Sur les réseaux sociaux, des informations font état d’Ahmed Bakayoko. Parce qu’il faut qu’on se dise clairement, ce sont des informations que nous n’avons pas vérifiées comme quoi, c’est Hamed Bakayoko qui aurait négocié l’arrivée de l’armée missionnaires. Nous ne pouvons pas l’affirmer. Comme nous avons également appris par des gens que le Président Alpha Condé a envoyé des mercenaires en République du Mali. Là, nous avons cherché à comprendre. Là, le professeur Alpha Condé l’a nié en bloc », a relevé Dr Oumar Mariko.
Sur les réseaux sociaux, des informations font état d’Ahmed Bakayoko. Parce qu’il faut qu’on se dise clairement, ce sont des informations que nous n’avons pas vérifiées comme quoi, c’est Hamed Bakayoko qui aurait négocié l’arrivée de l’armée missionnaires. Nous ne pouvons pas l’affirmer.
Et de préciser, « là également, nous avons lancé des informations au niveau des gens que nous connaissons à la douane, à Kourémalé, aux transitaires. Là également l’information n’a pas été du tout confirmée, nous avons également approché l’ambassade de Guinée. Là également l’information n’a pas été confirmée. Nous sommes prudents, nous ne voulons pas mettre des luttes dans les luttes pour amener la confusion, pour diluer la responsabilité de nos dirigeants au Mali ». Selon lui, « qu’Hamed Bakayoko envoie des gens, qu’Alpha Condé envoie des gens, ils passeront tous par le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Ils ne le feront pas si le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta ne donne pas mandat. Nous allons donc prendre acte de ce que nous avons appris en même temps vérifier, mais nous pensons qu’il ne faut pas se leurrer, IBK est responsable de cette situation-là », précise l’opposant malien.
Notons que ce n’est pas la première fois que le ministre Hamed Bakayoko est cité sans fondement dans ce genre d’affaire. Rappelons qu’il avait été gravement mis en cause sans preuve par le journal d’investigation québécois VICE, dans une curieuse affaire de trafic de drogue. Dans une série d’articles publiés entre le 27 mai et le 05 juin, les journalistes nigérian Ibekwe Nicholas et belge Daan Bauwens, avaient diffusé leurs investigations sur le commerce de la cocaïne en Afrique de l’Ouest. D’après les renseignements d’un agent des services secrets français, ils avaient conclu que Hamed Bakayoko était « un pion central dans le trafic de cocaïne ».
La réaction du concerné, ne s’était pas fait attendre dans une note publiée sur Facebook le lundi 8 juin 2020. « Je n’ai pas pour habitude de réagir à des allégations portées contre moi sur les réseaux sociaux. Mais je me vois contraint de le faire aujourd’hui, suite à une publication sur une prétendue enquête de deux journalistes, Messieurs Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens. Ces allégations vont à l’encontre de mes principes de vie et sont de nature à jeter le discrédit sur mon pays, en raison des fonctions que j’exerce. Au regard de ces insinuations extrêmement graves et diffamatoires, j’ai décidé de porter plainte contre Messieurs Ibekwe Nicholas, Daan Bauwens et les relais (…) », avait écrit le maire d’Abobo le lundi 8 juin 2020 sur sa page officielle.
Le mardi 23 juin 2020, le ministre avait porté plainte contre le journal d’investigation québécois Vice, deux journalistes et deux activistes, auprès d’un tribunal à Abidjan.
Karina Fofana
Afrik Soir