La Conférence de lancement du processus budgétaire 2022 s’est tenue, jeudi 4 mars, sous la présidence de M. Alousséni Sanou, ministre de l’économie et des finances. Elle marque le début du processus d’élaboration de la loi des finances au titre de l’année 2022. Environ 200 participants, constitués essentiellement des acteurs impliqués dans le processus budgétaire, ont pris part à cette conférence par visioconférence.
Le processus budgétaire 2022 s’appuie sur la situation macroéconomique du pays en 2020 et en 2021. La première a été une année éprouvante pour l’économie nationale à cause de la pandémie de covid-19 qui a contraint le gouvernement à modifier la loi des finances initiales 2020. « La croissance économique a chuté, passant initialement de 5% à -2,0 % du PIB, due essentiellement à l’impact négatif de la maladie à coronavirus (covid-19) sur l’activité économique » a informé Sidiki Traoré, directeur général du budget. L’inflation moyenne a été contenue dans la norme de l’Uemoa à 3%. Cependant le taux d’endettement a connu une hausse, passant de 45,1% du PIB en 2020 contre 46,6% en 2021, mais reste contenu dans la norme communautaire de 70% du PIB,
La reprise de l’activité économique devrait faire évoluer ces chiffres, mais au regard de la covid-19 toujours présente et de la situation politico-sécuritaire du pays, la prudence est de mise pour conserver cette stabilité économique. « En 2022, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, malgré une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance réel estimé à 5,8% contre 4,4% en 2021. Quant à l’inflation, elle ressortirait à 2% contre 1,5% en 2021 », prévient Alousséni Sanou.
Le ministre de l’économie poursuit que la politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2022 contre 5,5% dans la loi des finances initiale 2021.« cette stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une forte mobilisation des recettes intérieures et une amélioration de la qualité de la dépense en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive ».
Afin de trouver des voies et moyens pour soutenir la stabilité macroéconomique, les participants à cette conférence de lancement du processus budgétaire ont échangé autour de quatre panels durant lesquels ils ont tout d’abord analysé l’impact de la riposte contre la covid-19 sur le plan budgétaire et économique puis se sont interrogés sur comment améliorer la décentralisation budgétaire. Ils ont par la suite évoqué l’opérationnalisation des Plans d’Engagement dans la gestion budgétaire, un outil d’amélioration de la trésorerie jusque-là expérimenté au niveau de huit départements ministériels et qui sera généralisé au niveau de tous les autres départements. Le dernier panel a concerné la problématique de la mercuriale des prix pour les travaux d’investissement, un document élaboré par le ministère des finances afin de cadrer les achats effectués par l’Etat et ses démembrements. Des propositions ont été faites par rapport à chacun des thèmes abordés afin d’assouplir les finances publiques et de corriger les insuffisances antérieures.
Selon le calendrier du processus budgétaire 2022, le projet de budget 2022 sera adopté en conseil des ministres le 22 septembre et sera transmis à l’Assemblée nationale le 30 septembre où il sera examiné et voté durant le dernier trimestre de l’année. Enfin, il sera promulgué en décembre 2021.
Source: journaldumali