«La Cour a délibéré. Elle a rejeté le pourvoi du procureur général» introduit contre une décision d’abandon des poursuites prise en mars par la cour d’appel de Bamako, a déclaré à l’AFP l’avocat de deux des prévenus, Cheick Oumar Konaré. «Mes deux clients et tous les autres dans le dossier vont être libérés après les formalités de sortie de prison», a-t-il assuré.
«Cette décision de la Cour Suprême vient mettre un terme définitif à cette sinistre affaire, et souhaitons-le, aux persécutions inutiles et tentatives d’atteinte à notre honneur et à notre dignité dans le cadre d’un complot imaginaire», a réagi dans un communiqué l’ancien premier ministre Boubou Cissé, principale figure du dossier. «Le délibéré de la Cour suprême est sans appel, donc cette affaire est terminée», a abondé son avocat, Me Kassoum Tapo.
Dernier chef du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta avant son renversement par des militaires en août 2020, Boubou Cissé apparaissait dans le dossier comme le possible instigateur de ce présumé nouveau coup de force. Un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui fin 2020, mais il n’a pas été arrêté. Ses proches ont indiqué qu’il se trouvait «en lieu sûr» à Bamako.
Cette affaire, révélée en décembre avec une série d’interpellations par la Direction générale des services de l’État (DGSE, le renseignement malien), a suscité une grande perplexité étant donné le peu de détails dévoilés par la justice, la personnalité des mis en cause et le caractère étonnant d’une éventuelle tentative de déstabilisation, alors que les militaires ont la mainmise sur le pouvoir depuis le putsch qui a renversé le président Keïta.
Début mars, la cour d’appel avait ordonné l’abandon des poursuites et la «remise en liberté immédiate de tous les inculpés» dans ce dossier dit de «complot contre le gouvernement de la République». Mais le parquet avait fait appel, et les cinq personnes en détention provisoire depuis décembre, dont Mohamed Youssouf Bathily, dit «Ras Bath», un militant, polémiste et animateur radio aux nombreux sympathisants, n’avaient pas été libérés.