Lors du Forum de Niono, les ministres s’étaient notamment engagés à « désarmer tous les détenteurs illégaux d’armes » et à « assurer la protection des personnes et de leurs biens ». En parallèle, les chasseurs dozos et la communauté peule avaient conclu un accord pour mettre un terme à leurs hostilités. Ce pacte de non-agression devait ramener la sécurité dans tout le cercle et notamment à Farabougou, village assiégé depuis début octobre par des jihadistes, sur fond de conflit intercommunautaire.
« Ça n’a rien changé pour nous »
Cet habitant de Farabougou est on ne peut plus clair : les villageois ne sont toujours pas libres. Jeudi, deux roquettes – c’est une première – sont même tombées dans Farabougou, à proximité des militaires maliens, présents dans le village, depuis trois semaines.
Le lendemain, vendredi, des villageois ont tenté d’aller dans leurs rizières Ils ont essuyé des tirs de la part des jihadistes et ont dû être secourus par des soldats maliens qui les ont évacués vers une localité voisine, après échanges de tirs.
Aucune victime n’est à déplorer pour ces deux incidents sur lesquels l’armée malienne n’a pas souhaité apporter de précisions. Des élus de la zone confirment ces informations et évoquent également, dans d’autres communes du cercle, des champs incendiés et des vols de bétail.
« Il n’y a pas eu de morts pendant la semaine », tente de se rassurer un élu du cercle qui ajoute que les conclusions du Forum gouvernemental de Niono et le pacte scellé entre chasseurs dozos et représentants de la communauté peule, il y a une semaine, « n’ont pas encore eu d’effet ». Il regrette que les chasseurs traditionnels dozos n’aient pas été désarmés, comme s’y sont engagés quatre ministres.
« Les dozos ont des fusils de chasse, pas des armes de guerre », explique un autre élu du cercle qui estime quant à lui que les chasseurs ne sont pas concernés par cet engagement et qui souhaite que l’Etat s’occupe, en priorité, des combattants jihadistes.
Source : rfi