L’ancien Président de la République, Amadou Toumani Touré, a tiré sa révérence dans la nuit du lundi à mardi à Istambul (Turquie) lors d’une intervention chirurgicale sur le cœur. Il est l’auteur du coup d’Etat militaire du 26 mars 1991 qui a permis l’avènement de la démocratie au Mali.
« Le Président Amadou Toumani Touré s’est éteint tôt ce mardi 10 novembre 2020, six jours après son soixante-douzième anniversaire. Cette perte cruelle afflige à la nation malienne à laquelle l’homme a donné tout son amour et toutes ses forces ». C’est en ces termes que le Président de la Transition, Bah N’Daw, a informé l’opinion nationale et internationale du décès de l’ancien président de la République 2002-2012, Amadou Toumani Touré, dans une déclaration.
ATT, comme aimait l’appeler affectueusement le peuple malien notamment les tout-petits, est un militaire de carrière qui a dédié toute sa vie au Mali. Formé au prytanée militaire de Kati, Amadou Toumani Touré passera une bonne partie de sa carrière militaire au sein de l’unité d’élite des commandos parachutistes, communément appelé les bérets rouges, qui assurait la sécurité de l’ex-président Moussa Traoré. Cette unité de l’armée qu’il dirigeait renversera, le 26 mars 1991, le pouvoir en place, et puis Amadou Toumani Touré prendra les commandes du Mali plongé dans une spirale de contestations pour le multipartisme et la démocratie.
C’est ainsi qu’il conduira la transition de 1991 à 1992, date à laquelle, il organisa les premières élections libres et démocratiques, remettant le pouvoir aux civils. Ce qui lui a valu d’être appelé par beaucoup le père de la démocratie. Dix ans plus tard, ATT démissionnera de l’armée pour se présenter à la présidentielle de 2002, qu’il remporta au second tour.
Etant Président de la République, pour la seconde fois, il gouverna sur la base d’un consensus politique qui regroupait presque l’ensemble des forces vives du pays et qui facilita sa réélection en 2007. C’est pendant cette décennie qu’il a ouvert de nombreux chantiers de développement. Lors de la fête du 22 septembre 2020, il déclarait que sa plus grande réalisation a été « l’instauration de l’Assurance maladie obligatoire et la construction des logements sociaux », lesquels porteront son nom pour l’éternité.
Pendant son règne, il fut impliqué dans la libération de beaucoup d’otages occidentaux dans le sahel. Il s’opposa en 2011 à l’intervention de l’OTAN contre le Guide de la révolution Libyenne Mouhammar Kadhafi avec qui il entretenait de très bonnes relations. Son opposition lui a valu des tensions avec l’ex-président français, Nikola Sarkozy.
La chute du guide Libyen occasionnera le déclenchement d’une nouvelle rébellion au nord du pays. En janvier 2012, les djihadistes affiliés à une rébellion Touareg attaquent l’armée malienne dans le Nord. Ce qui précipita la chute de l’ancien président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012. Alors qu’il était à deux mois de la fin de son second mandat, ATT tombera à la suite d’un coup d’État militaire conduit par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Craignant pour sa sécurité, la Cédéao trouve un accord avec la junte qui lui permettra de s’exiler à Dakar. Sept ans après son exil dakarois, ATT et son épouse rentrent triomphalement au Mali à la demande des autorités en place, qui voulaient qu’ATT prenne part aux pourparlers avec les groupes belligérants du centre du pays. Fatigué par la maladie, l’apport du fils de Mopti a été moins considérable.
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