Notre reporter à suivi la Mission d’Information et de Contact de l’Organisation internationale de la Francophonie au Mali : discrétion et efficacité.
Le dimanche 12 août, jour de scrutin, les membres de la mission d’Information et de Contact (MIC) de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) arrivés au Mali depuis le 8 août, se sont levés tôt pour sillonner le pays. L’équipe, conduite par l’Envoyé spécial de Michaëlle JEAN, Secrétaire générale de la Francophonie est conduite par Dileita Mohamed DILEITA. Diplomate de carrière, ancien ambassadeur en Éthiopie et ancien Premier ministre, Dileita Mohamed DILEITA a été plusieurs fois Envoyé spécial ou Chef de mission de l’Union africaine dans nombre de pays africains dont la chaotique Lybie d’après Khaddadfi. Depuis 2016, il a été l’Envoyé spécial de la Secrétaire générale de la Francophonie aux Comores, aux Seychelles et au Rwanda. En sept mois, il s’est rendu quatre fois au Mali.
Autour de lui, une équipe réduite, discrète, mais efficace, avec des profils aussi disparates que complémentaires. Il y a là, Danièle DARLAN, Présidente de la Cour constitutionnelle de Centrafrique depuis le 24 mars 2017. Titulaire d’un doctorat en droit public de la Faculté de droit d’Aix-en-Provence en France, cette Professeure d’Université et Ex-Avocate au Barreau de Centrafrique, apporte son éclairage juridique sur les arrêtés rendus par les Institutions chargées de l’organisation du vote. Comme, du reste, Maître Sylvain LUMU MBAYA, avocat originaire de République démocratique du Congo, Défenseur des droits humains et Directeur Exécutif de l’Institut Alternatives et Initiatives Citoyennes pour la Gouvernance Démocratique (I-AICGD), basé en RDC. À la demande de l’OIF, l’avocat congolais a déjà participé à des missions d’information et de contacts déployées au Gabon et au Cameroun, pays d’origine du politologue et criminologue Patrice ONDOUA, autre membre de la délégation.
Conseiller municipal de la ville de Montrouge en France et grand pratiquant d’art martiaux dans une autre vie, ONDOUA apporte au pôle « juridique » de la Mission une dose « politiste », en binôme avec Christian POUT, originaire du Cameroun, diplomate de formation et de carrière et actuel Président du Centre Africain d’Etudes, Internationales, Diplomatiques et Stratégiques (CEIDES) basé à Yaoundé.
Le Sénégalais Oumar TOP, lui, est le haut fonctionnaire du goupe. Diplomé de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) de son pays, ancien Directeur général des élections du Sénégal, ancien Préfet de Département, il a été Directeur général de l’Administration territoriale. TOP, c’est une bibliothèque ambulante de systèmes électoraux d’Afrique francophone tant il a prêté son expertise à nombre d’organismes internationaux et régionaux. Nicolas DEMOULIN, Député de l’Hérault connaît moins l’écosystème électoral africain, mais il est Président du groupe d’Amitié France-Mali à l’Assemblée nationale française. D’où sa présence dans l’équipe. Parlementaire depuis le18 juin 2017, il est Membre du groupe démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne pour la réforme du Parlement.
Depuis son arrivée à Bamako, l’équipe a multiplié, au pas de course, les rencontres -une dizaine en 72 heures- avec les structures et Institutions chargées d’organiser les élections au Mali avant de rencontrer le 11 août, veille de scrutin, les deux candidats qualifiés pour le second tour.
Chaque soir, à 18 heures précises, tous se retrouvent autour du Chef de la mission pour des séances d’informations et d’analyses. À la manœuvre, Saïdou Kane, juriste mauritanien en poste au sein du « pôle » élection de l’Organisation internationale de la Francophonie et coordonnateur de la mission. C’est là qu’est arrêté le programme du lendemain.
L’affaire paraît plus compliquée à mettre en œuvre qu’il n’y paraît. Depuis plusieurs semaines, un trio travaille depuis Paris à monter cette mission, sous la conduite attentive de la Secrétaire générale elle-même: le Directeur des Affaires Politiques et de la Gouvernance démocratique, Georges Nakseu NGUEFANG, le Directeur du cabinet de la Secrétaire générale, Jean-Louis Atangana Amougou et le chevronné diplomate français Hervé Ladsous, ancien n° 2 de l’ONU Chargé des Opérations de maintien de la paix.
Sur le Mali, la Francophonie a expérimenté de fort belle manière une nouvelle méthode de suivi politique, souhaitée et voulue par Michaëlle Jean : agir, bien en amont des élections sur des domaines multiforme (appui aux médias, audit du fichier électoral, formation des personnes impliquées dans le processus…) et aide aux acteurs institutionnels et ceux de la société. Aussi, les Envoyés spéciaux ou Chefs de mission -que la Secrétaire générale de la Francophonie réunit désormais une fois l’an à Paris- se rendent plusieurs fois dans les pays qu’ils suivent, bien avant l’échéance électorale. Finies les missions d’observation électorales composées de plusieurs dizaines de personnes et place aux Missions d’information et de Contacts (MIC) reconnaissables à leur personnel réduit… Celles-ci, une fois déployées sur le terrain, agissent en concertation étroite avec celles des autres Organisations présentes.
Bathily Sadio : LE COMBAT